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ANDREI TARKOVSKI

(1932-1986)

La créativité exige de l'artiste « une perte vraiment grave » dans le sens tragique de ce qui a été dit.

La prédestination de l'art n'est pas, comme on le croit souvent, d'inspirer la pensée, à communiquer ses idées aux autres, à servir d'exemple.

Le but de l'art est de préparer un être humain à sa mort, à labourer, et d'ameublir son âme, lui donnant la capacité de se tourner à la bonté.

A. Tarkovski

Andreï Tarkovski est né le 4 avril 1932 dans le village de Zavrajié dans la région d'Ivanovo, sur la Volga, dans une famille littéraire. Son père, Arséni Tarkovski est un célèbre poète et traducteur russe. Sa mère, Maria Ivanovna Vichnyakova, a terminé l'Institut Littéraire de Moscou. En 1935, Arséni Aleksandrovitch quitte sa famille, et Maria Ivanovna est alors embauchée comme correctrice dans une imprimerie moscovite. Il est à noter qu'elle y a travaillé jusqu'à sa retraite. Andreï vit avec sa mère, sa grand-mère et sa sœur dans une maison en bois, rue Schipok, dans le quartier de Zamoskvoretchié, assez éloigné du centre-ville. « C'était une période très difficile. Mon père me manquait toujours. Quand il a quitté notre famille, j'avais trois ans. La vie était extrêmement dure dans tous les sens. Pourtant, la vie m'a offert beaucoup

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de choses. Tout ce que j'ai maintenant de meilleur, le fait que je suis devenu réalisateur, je dois tout à ma mère», disait Tarkovski.

En 1939 Andreï entre à l'école № 554 de Moscou (actuellement, école № 1060) mais l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale oblige la famille à retourner dans les lieux de la petite enfance du garçon. La mère emmène son fils et sa sœur cadette à Yuriévets, chez des parents.

Mais dès 1943, toute la famille revient à Moscou. Andreï reprend ses études dans son école et Maria Ivanovna son travail à l'imprimerie.

Bien qu'elle gagne très peu, elle réussit à trouver de l'argent pour acheter à son fils des livres et des albums, ainsi que des billets pour les spectacles du Conservatoire. À part l'école secondaire, Andreï fréquente l'École artistique et musicale (classe de piano).

En 1951-1952 Tarkovski étudie au département d'études arabes de l'Institut d'études orientales de Moscou, mais il délaisse ces études et obtient un emploi à l'Institut de recherche sur les métaux non-ferreux et l'or. Peu de temps après, il commence à travailler comme géologue dans la région de Krasnoïarsk. Il y passe presqu'un an. Il y affronte toutes les difficultés de la vie dans la taïga, non sans admirer les paysages de cette région pittoresque, dont Andreï fait de nombreuses esquisses.

Le futur réalisateur écrivit plus tard dans son autobiographie: « À un moment, j'ai vécu une période très difficile. En gros, étant le plus jeune, je me suis retrouvé en mauvaise compagnie. Et c'est ma mère qui m'a sauvé d'une manière assez étrange. Elle m'a fait rentrer dans une équipe de géologues. J'ai travaillé avec eux en tant que collecteur, presque comme un ouvrier, dans la taïga, en Sibérie. Et ce souvenir est devenu le meilleur de ma vie. J'avais alors 20 ans. Cette vie et ces expériences m'ont poussé à devenir réalisateur. »

C'est au retour d'une expédition, en 1954, qu'Andreï décide de s'inscrire au V.G.I.K, (Institut Fédéral d'État du Cinéma, de Moscou). L'examen d'entrée était difficile, il l'a raté, mais deux cinéastes du jury l'ont remarqué et ont demandé son admission. Au V.G.I.K. Tarkovski apprend les techniques du septième art, en suivant

notamment les cours de réalisation de Mikhaïl Romm.

Ce dernier aide ses élèves à développer leur individualité créative. Il leur inculque la foi dans la direction qu'ils ont choisie. Il leur vient en aide en toute occasion, et défend leurs œuvres qui nient parfois ses conceptions.

Le premier court-métrage de Tarkovski « Les Tueurs » a été réalisé en 1956, en collaboration avec M. Gordon et M. Beïka, d'après le récit d'E. Hemingway. Ce film a été très apprécié par Romm. Plusieurs autres films lui ont succédé, parmi lesquels on note « Il n'y aura pas de départ aujourd'hui » (1959). ^

À côté de ses études, le jeune étudiant a une vie sentimentale bien remplie. Il tombe amoureux d'Irma Rausch, une blonde qui ne passait pas inaperçue et produisait un effet impressionnant. Leurs relations n'étaient pas simples, même douloureuses pour Andreï. Et enfin, en 1957, ils se marient.

En troisième année de l'Institut, Tarkovski fait la connaissance d'Andreï Kontchalovski. Cette rencontre marque le début de leur amitié créatrice et de leur collaboration.

En 1960, Andreï Tarkovski finit ses études à l'Institut Fédéral d'État du Cinéma, de Moscou. On lui décerne la mention « très bien », pour sa mémoire de fin d'études supérieures, un film nommé « Le Rouleau compresseur et le Violon », un court métrage poétique pour enfants.

Le véritable début de Tarkovski, ce sera « L'Enfance d'Ivan », un film tourné deux ans plus tard, en 1962, pour lequel il remplacera le metteur en scène défaillant. Il en réécrira le scénario avec Andreï Kontchalovski.

Le héros de ce film est un garçon que la guerre a privé de son enfance, de sa mère, de bonheur, et a fait de lui un vrai vengeur, qui devient éclaireur. Dans ce film, Ivan a deux visages: le premier, celui d'un garçon plein de rêves ensoleillés et un autre, mince, sombre, aux yeux creux, pleins de tristesse, celui d'un éclaireur de douze ans. Un contraste qui frappe les spectateurs. « Ce garçon est fou, fou comme la guerre elle-même », écrivit Jean-Paul Sartre dans son célèbre essai sur « L'Enfance d'Ivan ». Le film remporta le Lion d'Or du Festival de

Venise, et reçut des prix dans de nombreux festivals, à Acapulco et à San Francisco, notamment. La même année est marquée, pour Tarkovski, par la naissance de son fils Andreï.

Tarkovski a maintenant beaucoup de projets nouveaux. L'automne même, il achève avec Andreï Kontchalovski la première version du scénario de « La Passion selon Andreï » (le film paraîtra sous le nom de « Andreï Roublev »).

« L'écriture du scénario nous a pris très longtemps, et nous l'avons fait avec enthousiasme. Six mois ont été consacrés à la seule analyse du matériel, explique Kontchalovski. Nous avons lu un grand nombre de livres sur l'histoire, la vie quotidienne, l'art de l'ancienne Russie, en essayant de comprendre ce qu'était la vie à cette époque. On a dû tout reprendre à zéro. »

Dans ce film, le célèbre peintre d'icônes russe du XVe siècle Andreï Roublev (Anatoli Solonitsin dans le rôle-titre) observe la vie, réfléchit sur le destin de la Russie, sur la mission de l'artiste et de l'art face à la terrible invasion des Tatares.

À la moitié de l'année 1966, « La Passion selon Andreï » a été présenté au Comité Cinématographique qui tout d'abord adresse ses compliments à Andreï Tarkovski, le film ainsi que la passion et le professionnalisme du réalisateur sont très appréciés. Mais un jour plus tard, les félicitations disparaissent, parce qu'un représentant de la direction du parti ne l'a pas aimé. S'en suivent de longues mises au point jusqu'à ce que le film sorte dans une nouvelle version, sous le titre de « Andreï Roublev ». Une version qui, elle non plus, ne recevra pas l'approbation officielle. Par voie de conséquence, le film sera interdit en URSS. Il est jugé « trop esthétique et antirévolutionnaire ».

Ensuite, comme par hasard, ce film a été présenté au Festival de Cannes par un homme d'affaire français Alex Moskovitch, à qui Sovexportfilm l'avait vendu avec six autres films. À Cannes, « Andreï Roublev » reçut le prix Fipresci. Et ce n'est qu'en 1971, que le film, réduit des deux tiers, fut autorisé à être distribué en URSS.

Tarkovski écrivit ensuite le scénario d'un film consacré au révolutionnaire Lazo. Il

conçoit pour lui le rôle de l'officier de la Garde Blanche. « Sergueï Lazo » a été tourné à Chisinau par Alexandre Gordon, marié à Marina, la sœur de Tarkovski.

Ce furent des années difficiles dans la vie de Tarkovski. Certes, des scénarios ont été écrits, mais sans la moindre possibilité de les réaliser. De plus, la vie privée de Tarkovski était aussi très difficile. Son mariage avec Irma Rausch était un échec. On disait qu'il vivait avec une collaboratrice de Mosfilm. Il s'avéra qu'il s'agissait de Larissa Egorkina son assistante sur « Andreï Roublev ». En fin de compte, Andreï Tarkovski quitta sa famille, se remaria avec Larissa. Dès lors, il ne voyait que rarement son fils Arséni, obligé qu'il était de se cacher de sa famille et de ses vieux amis. Il changea, devint dur, cachottier, méfiant.

Tarkovski continue à avoir beaucoup de projets, il veut tourner des films d'après les contes d'Hoffmann, adapter des classiques. Il obtient enfin l'autorisation de réaliser un film tiré d'un roman de science-fiction de S. Lem, « Solaris ».

L'action du film se déroule dans une station de recherche spatiale, près d'une mystérieuse planète appelée Solaris, dont le gygantesque cerveau - Océan Pensant - peut s'incarner dans des formes de vie terrestre telles que les rêves, les pensées et les souvenirs des héros. Ce film est une réflexion sur la psychologie, sur la mémoire humaine et la morale. « Solaris » (1972) fait écho aux autres films de Tarkovski qui représentent de profondes généralisations philosophiques. Il a réuni une pléiade de brillants acteurs : D. Banionis, Yu. Yarvet, A. Solonitsine, N. Grinko, V. Dvorzhetski, N. Bondartchouk. « Solaris », dont le sujet est moins dérangeant, obtient son visa d'exploitation sur le territoire soviétique. Malgré les 48 coupures proposées par Goskino, au festival de Cannes, en 1972, ce film remporte le Grand Prix spécial du

jury.

En 1974, Andreï Tarkovski a terminé « Le Miroir », une autoanalyse fondée sur ses souvenirs et ses rêveries, à travers le regard d'un homme malade et

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