научная статья по теме ANTON PAVLOVITCH TCHéKHOV, éCRIVAIN, DRAMATURGE RUSSE Языкознание

Текст научной статьи на тему «ANTON PAVLOVITCH TCHéKHOV, éCRIVAIN, DRAMATURGE RUSSE»

den 15. Juli 1904 hieß er sie zum ersten Mal in seinem Leben den Arzt rufen. Der Kurarzt orderte keine Sauerstoffflasche, sondern Champagner. Unter Kollegen weiß man, was das bedeutet. Tschechow nahm das Glas, sagte „Ich habe so lange keinen Champagner getrunken," trank das Glas in aller Ruhe aus, legte sich und war bald für immer verstummt. Sein Sarg wurde nach Moskau überführt, in einem Waggon, auf dem in Großbuchstaben der Vermerk „Für Austern" stand. Tschechow hätte daraus eine humorvolle Erzählung gefertigt.

In Badenweiler im Schwarzwald erinnert an Tschechow ein Museum.

Mit seinen mehr als 600 Kurzgeschichten und 15 Theaterstücken setzte sich Anton Pawlowitsch Tschechow ein bleibendes Denkmal.

O.W. Gudina

Сведения об авторе: Гудина Ольга Васильевна, канд. ист. наук, доцент, Москва. E-mail: guadolga@yandex.ru

LES GRANDS HOMMES DE LA RUSSIE

%

A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Tchékhov

ANTON PAVLOVITCH TCHÉKHOV, ÉCRIVAIN, DRAMATURGE RUSSE

(Taganrog 1860-Badenweiler, Allemagne, 1904)

Q

m

Il y a tout juste 150 ans, le 29 janvier 1860 (17 janvier 1860 dans le calendrier julien), naissait Anton Pavlovitch Tchékhov. Par son écriture dense et brève annonçant la modernité, l'écrivain russe a transformé l'art de la nouvelle tandis que ses pièces ont bouleversé les conceptions théâtrales en vigueur à la fin du XIXe siècle. Retour sur l'homme de lettres « tendrement aimé de Moscou et de l'Europe», qui sut

Ключевые слова: Tchékhov Anton Pavlovitch, 150e anniversaire, écrivain russe, dramaturge russe, Taganrog.

saisir le désespoir intime de chaque être derrière les silences ou le babil de la vie ordinaire.

« Dans mon enfance, je n'ai pas eu d'enfance. » Tchékhov fut marqué par une enfance malheureuse - un père violent et fanatiquement religieux - et par la tuberculose, dont il souffre depuis 1883. Petitfils d'un serf libéré, fils d'un épicier ruiné, il grandit à Taganrog dans la misère, au sein d'une famille de six enfants. Rêveur, amoureux de la nature, il apprend vite à survivre seul, gagnant un peu d'argent grâce à des cours particuliers donnés à des fils de notables.

Après avoir terminé le gymnase (lycée) en 1879, vêtu d'une veste et d'un pantalon étriqués, les cheveux longs sur le cou, une moustache naissante, Tchékhov rejoint sa famille à Moscou. Il s'inscrit à la faculté de médecine, où il terminera ses études en 1884. Les Tchékhov vivent pauvrement et logent dans un sous-sol humide. Anton a la charge des siens et il améliore l'ordinaire en publiant quelques brefs récits dans un petit journal humoristique, La Cigale ; il écrit aussi facilement qu'il parle, « à demi machinalement », et bientôt son pseudonyme, Antocha Tchékhonté, revient régulièrement dans les innombrables feuilles satiriques de Moscou ou de Pétersbourg. En 1880, à vingt ans, Tchékhov a publié neuf récits ; en 1881, il en a publié treize ; en 1885, il a atteint le chiffre de cent vingt-neuf articles et nouvelles !

Mais cette littérature « alimentaire », payée 68 kopecks la ligne, compte moins dans sa vie que la médecine. On l'étonnerait presque en lui disant qu'il a du talent. Ses sujets traitent de la vie de tous les jours, qu'il observe de son regard moqueur : scènes de famille, scènes de rue, où se mêlent commerçants, cochers, étudiants, fonctionnaires, prêtres ; scènes comiques, où le rire s'achève généralement en grimaces.

La partie sérieuse de son existence est alors consacrée aux études médicales. Il y a en Tchékhov un goût profond de la science, le besoin d'une méthode de travail rigoureuse. À partir de 1884, Tchékhov devient médecin pratiquant à l'hôpital de Zvenigorod.

Fin 1889, le docteur Tchékhov décide de partir pour Sakhaline. On croit d'abord à

une rumeur mensongère. Que va-t-il faire, cet écrivain célèbre et choyé, à 10 000 km de Moscou, sous un climat polaire, sur cette île où sont rassemblés les déchus de la terre, les bagnards russes ?

Son état de santé s'est aggravé. Tchékhov souffre d'hémorroïdes, de maux de tête et crache du sang ; or, il devra parcourir plus de 4 500 km en voiture découverte, sur des pistes pleines de trous. « Je commence à devenir paresseux et il faut se discipliner », répond-il à ceux qui lui font des objections. C'est un devoir de conscience, pour le médecin comme pour l'écrivain, d'informer le monde du scandale des bagnes. Pas une seconde Tchékhov ne songe à chercher là-bas des sources d'inspiration - à peine fera-t-il deux brèves allusions dans ses nouvelles à la vie du bagne ! Mais il écrira à son retour un volumineux rapport de 500 pages, documenté par 11 000 fiches, remplies de chiffres et d'observations. Cette expérience ou, plutôt, cette épreuve, confirmera l'écrivain dans ses devoirs envers la vie et la société. « J'ai maintenant fermement compris avec mon cerveau, avec mon âme qui a tant souffert que la destination de l'homme ou bien n'existe pas du tout, ou bien n'existe que dans une seule chose : dans un amour plein d'abnégation pour son prochain. »

À vingt-cinq ans, il mène une vie équilibrée, harmonieuse ; on s'adresse à lui, de loin, comme à un médecin. Spirituel et fin, conscient de ses responsabilités, attentif aux autres, Tchékhov a pris en charge toute sa famille. Il ne déteste pas, d'ailleurs, sermonner ses frères. Les femmes lui plaisent, il plaît aux femmes. Il commence même à avoir un certain succès comme journaliste. Son seul souci, grave celui-là, est sa santé.

Il fait un premier voyage à l'étranger pour soigner son mal au bord de la Méditerranée, puis il achète en 1891, près de Moscou, la propriété de Melikhovo. Le choléra et la famine qui sévissaient lui font reprendre du service comme médecin : il se dépense sans compter, fait construire des routes et ouvrir des écoles pour un monde rural accablé de misère et d'ignorance (Les Moujiks, 1897).

L'aggravation de son mal l'oblige alors à chercher des climats plus doux ; il séjourne à Nice, voyage en Italie, en Allemagne et rencontre l'actrice Olga Knipper, qui

joue le rôle d'Arkadina dans La Mouette chez Stanislavski. Après avoir voyagé en Autriche, en Italie et en France, Tchékhov écrit quelques-unes de ses meilleures nouvelles, La Salle n° 6 (1892), Le Moine noir

(1894), Trois Années (1895), L'Ordre d'Anna

(1895), La Maison à mezzanine (1896).

Dans une salle glacée et mal éclairée

de Moscou, une troupe de jeunes acteurs, sous la direction de Stanislavski (18631938), répète La Mouette. Frissonnant, malade, Tchékhov assiste à la répétition du fond de la salle ; il admire le jeu varié, la manière tantôt tendre, tantôt coquette de l'actrice qui joue le rôle d'Arkadina, Olga Knipper. Entre Tchékhov et Olga, des liens se nouent. Mais l'écrivain doit partir se soigner à Yalta. Olga vient passer quelques jours à Melikhovo, puis à Yalta. Sa spontanéité, son enjouement, son intelligence aussi distraient Tchékhov. Elle-même est subjuguée par le charme de cet homme malade et seul. Ils font quelques voyages ensemble entre deux tournées théâtrales. Leur liaison date sans doute d'août 1898.

Lorsque La Mouette est présentée pour la première fois au théâtre de Saint-Pétersbourg le 17 octobre 1896, le spectacle est un désastre. Les spectateurs bâillent, sifflent ou ricanent très haut. Tchékhov quitte sa loge comme dans un cauchemar et s'effondre chez lui. Deux ans plus tard, en 1898, montée par le Théâtre d'art, la pièce fera un triomphe.

Mais le bonheur est de courte durée. Tandis qu'Olga, qui interprète Elena dans Oncle Vania, est emportée dans un tourbillon de succès, de dîners, de répétitions, de réceptions brillantes, Tchékhov, de plus en plus souffrant, s'ennuie cruellement à Yalta. Pour tromper sa solitude, il écrit une nouvelle pièce, Les Trois Sœurs, et, pensant à sa douce, à sa chère actrice, exprime son désarroi par l'intermédiaire de ses héros : « Nous ne sommes pas heureux. Le bonheur n'existe pas ; nous ne pouvons que le désirer. » Les médecins, d'ailleurs, qui constatent l'aggravation de son mal, le pressent d'entrer dans un sanatorium. Mais auparavant, le 25 mai 1901, secrètement, Anton et Olga se marient. Il reste à l'écrivain trois ans à vivre.

Il continue de travailler et écrit une pièce, sa dernière pièce, La Cerisaie, dont

il voudrait qu'elle soit un vaudeville : un drame naît sous sa plume. Représentée en janvier 1904, La Cerisaie reçoit un accueil enthousiaste.

La maladie n'empêche pas Tchékhov de travailler - ses nouvelles d'alors comptent parmi ses chefs-d'œuvre (Les Groseilles à maquereaux, L'Homme à l'étui, 1898 ; La Dame au petit chien, 1899 ; La Fiancée, 1903) - et de participer à la vie de son temps ; il reçut chez lui Bounine, Korolenko, Stanislavski, s'intéresse au jeune Gorki et démissionne même de l'Académie lorsque le tsar veut en exclure ce dernier, en 1902.

Malgré de solides amitiés, en particulier avec l'homme de lettres A. S. Souvorine (1834 - 1912), le peintre Issaak Lévitan, puis, sur le tard, avec le jeune Gorki, Tchékhov échappe à la sollicitude de ses amis, et Bounine avoue : « Ce qui se passait dans les profondeurs de son âme, personne parmi ceux qui lui étaient le plus proche ne le sut jamais. » Et Tchékhov lui-même note dans son carnet intime : « Comme je serai couché seul dans la tombe, ainsi au fond, je vis seul. »

Olga ne désespère pas de sauver son mari de la tuberculose et elle l'emmène dans une ville d'eau de la Forêt-Noire, à Badenweiler. « Je m'en vais pour crever », déclare-t-il sans illusion. Une nuit du début de juillet 1904, il fait particulièrement chaud et orageux. Anton, épuisé, réclame un médecin. On fait apporter une bouteille de champagne pour remonter son cœur affaibli, et Tchékhov s'éteint tout doucement à quarante-quatre ans en murmurant en allemand : « Ich sterbe » (je meurs).

« Le chantre de la désespérance », ainsi Léon Chestov (1866-1938) nommait-il le fin, le bon Tchékhov. Comme Trigorine de La Mouette, alors au faîte de la célébrité, l'écrivain peut s'écrier : « On me trompe, comme on trompe un malade. Et je crains quel

Для дальнейшего прочтения статьи необходимо приобрести полный текст. Статьи высылаются в формате PDF на указанную при оплате почту. Время доставки составляет менее 10 минут. Стоимость одной статьи — 150 рублей.

Показать целиком