научная статья по теме ЧТЕНИЕ ГРЕЧЕСКИХ АМФОРНЫХ КЛЕЙМ История. Исторические науки

Текст научной статьи на тему «ЧТЕНИЕ ГРЕЧЕСКИХ АМФОРНЫХ КЛЕЙМ»

system formed the basis of both the city and the adjacent agricultural territory. On the isthmus of the Mayachny Peninsula a fortification was built. It defended the land plots and also functioned as an outpost of the polis.

Keywords: historiography of Chersonesus Taurica, agricultural territory of polis, spatial organisation of polis, city and chora.

Moscow University for the Humanities, Moscow, Russia

zedgenidze@yandex.ru

© 2015 г. Вестник древней истории

2015, № 2, с. 55-60

Yvon Garlan

LA LECTURE DES TIMBRES AMPHORIQUES GRECS

Les lettres gravées sur les timbres amphoriques grecs par un artisan plus ou moins spécialisé ne doivent pas se lire comme un texte imprimé : c'est particulièrement vrai dans le timbrage en creux (englyphique) des timbres d'Héraclée du Pont dont le déchiffrement doit tenir compte de certaines « maladresses » et « erreurs » apparentes survenues lors de leur gravure et surtout de leur impression.

Nous allons prendre comme exemple, peu après le début du timbrage héracléote vers 390 av. n. è., une abréviation de nom de magistrat qui a spontanément été lue ЛЕ- (dont le développement pose problème), alors qu'une enquête plus approfondie nous oriente au contraire vers AE- qui remplace assez souvent AI- au début du nom bien connu d'AE(0HP)-AI(0HP).

Mots-clefs: timbre amphorique, timbre « englyphique », Héraclée du Pont, abréviation.

Ивон Гарлан ЧТЕНИЕ ГРЕЧЕСКИХ АМФОРНЫХ КЛЕЙМ

Нельзя читать те буквы, которые вырезал на греческих амфорных клеймах какой-нибудь более или менее умелый мастер, как печатный текст. Это особенно верно в случае вдавленных (энглифических) клейм Гераклеи Понтийской, расшифровывать которые необходимо с учетом некоторых «неаккуратностей» и видимых «ошибок», возникавших в процессе изготовления штемпеля, а еще более - при нанесении им оттиска.

В качестве примера в статье рассматривается сокращение имени магистрата, относящееся ко времени вскоре после начала гераклейского клеймения ок. 390 г. до н.э. Спонтанно его прочли как ЛЕ-, однако раскрытие такого сокращения сопряжено с проблемами. Более тщательное рассмотрение приводит к чтению АЕ-, а это сочетание букв нередко встречается вместо А1- в начале хорошо известного имени АЕ(0НР)-А1(0НР).

Ключевые слова: амфорные клейма, энглифические клейма, Гераклея Понтийская, сокращения.

En collaboration avec Nathan Badoud, il m'est arrivé d'écrire un assez long article méthodologique traitant « De la collecte à la publication des timbres am-phoriques grecs »1.

Mais je m'aperçois aujourd'hui qu'y manque un développement quelque peu étoffé sur le moment, délicat et décisif, de la lecture des inscriptions qui figurent sur ces timbres (en majorité des noms propres de magistrats annuels ou de « fabricants »).

Un tel sujet me paraît convenir parfaitement au prochain hommage rendu à mon vieil ami et contemporain Gennadij Koshelenko pour son 80e anniversaire : car c'est surtout grâce à lui que j'ai pu amorcer en 1982 et poursuivre dans les années suivantes (1987-1990 et 1996) l'étude des immenses collections de timbres amphoriques grecs contenues dans plusieurs musées soviétiques (Institut archéologique de Moscou, Musée Pouchkine, Ermitage, Institut archéologique de Kiev, Musée de Tyras, Musée d'Odessa, Réserves d'Olbia, Musée de Kerc, Musée ethnographique de Rostov-sur-le Don, etc.) : j'ai pu y examiner de près, estamper et photographier une bonne partie de ma documentation actuelle - bénéficiant sur ce point du libéralisme exceptionnel de mes collègues soviétiques.

* * *

La lecture (ou, pour mieux dire, le déchiffrement) des inscriptions figurant sur les timbres amphoriques grecs n'est en effet rien moins qu'un jeu d'enfants : ce serait plutôt une sorte de sacerdoce, aussi minutieux et rigoureux que passionnant !2

On s'y heurte en effet d'emblée - très couramment, bien qu'à des degrés variables -à de nombreuses difficultés de diverses origines :

- Les unes peuvent tenir à la petitesse des timbres, ou à la grossièreté de l'argile utilisée, ou bien encore à la défectuosité des cachets à matrices servant au timbrage (bien que leur fabrication ait été confiée à des « ciseleurs » professionnels ou du moins semi-professionnels).

- D'autres, certainement plus nombreuses (et plus visibles), résultent des maladresses et négligences commises dans l'impression des timbres qui étaient, il est vrai, simplement destinés à être reconnus par les magistrats et leurs aides, et non véritablement lus par la masse des consommateurs : dans ces conditions, on pouvait se satisfaire d'empreintes souvent plus ou moins « floues », trop superficielles, glissées ou superposées, etc. - qui n'avaient certes pas la netteté et l'univocité de nos textes imprimés !

- Sans compter enfin les abondantes cassures qui limitent encore davantage (souvent de façon irrémédiable) le pourcentage de timbres déchiffrables.

Les spécialistes d'épigraphie amphorique ont en revanche progressivement amélioré leurs techniques de lecture depuis le milieu du xixe siècle : par la comparaison des cachets défectueux aux exemplaires de meilleure qualité sortis de la même matrice ; par la mise en parallèle des « séries » stylistiques dues aux divers graveurs ; et, de plus en plus, par la confection de « frottis » très révélateurs (petits rectangles de papier fin « à cigarettes », enduits de poudre de graphite, que l'on applique soigneusement du doigt sur les timbres) et par la prise de photographies numériques soumises aujourd'hui en cabinet à des traitements sophistiqués qui peuvent améliorer grandement leur rendu.

Garlan Yvon - Professeur émérite, Université de Haute-Bretagne, Rennes (France).

1 rapnaH, Eagy 2011.

2 Cf. Garlan 2000.

Grâce à un tel « bricolage » et à l'expérience acquise par les « amphorologues » d'aujourd'hui, nos difficultés de lecture se sont atténuées : le pourcentage final des

timbres amphoriques plus ou moins lisibles se situant généralement entre 60 et 90%.

* * *

Plus difficiles encore à lire que la grande majorité des timbres amphoriques grecs qui sont en léger relief (parce que issus de « matrices » travaillées en creux) est une minorité issue tout au contraire de matrices en relief, dont les empreintes se présentent donc « en creux ». Ces timbres, qualifiés en conséquence d'« englyphiques », ont surtout été produits au IVe siècle av. n. è., dans une cité émettrice que l'on identifie généralement à Héraclée du Pont, où le timbrage à magistrats aurait débuté vers 390.

Leur lecture est en effet rendue encore plus difficile et plus incertaine par la profondeur des empreintes, la fragilité de leurs contours et le colmatage partiel de certaines lettres par de fines particules argileuses : au point que nous risquons alors davantage de confondre par exemple Л, A et A ; О, О et 0 ; Г et П ; E et S ; X et К ; Y et T, etc. C'est pourquoi ce type de timbrage amphorique, plus que celui des autres cités émettrices, nous pose de grands problèmes de lecture (comme j'ai pu naguère m'en apercevoir en traitant quelque quinze cents exemplaires englyphiques découverts dans les années 1980 par Petar Balabanov à Kostadin Tchechma, près de Debelt en Bulgarie3) - en dépit de l'importance des recherches sur les timbres héracléotes initiées au XXe siècle (surtout par Boris N. Grakov4, gloire de l'amphorologie russe) et poursuivies jusqu'à nos jours par le Saratovien Vladimir I. Kac5 que je remercie particulièrement pour son esprit de collaboration.

Dans ce centre de timbrage n'en ont pas moins longtemps perduré, par exemple, des magistrats « fantômes » tels que *KPYn[T-] au lieu de nY0O[KAHS] ou ^YSIOS au lieu de ЛYSI0E(O), ainsi que des hésitations sur les rapports entre AГASIЛЛOS et

ArASIAAOS, et sur d'autres cas douteux.

* * *

Je vais en choisir un exemple dans la liste des multiples timbres binominaux des années 380-370 qui mentionnent un fabricant au génitif en deux lignes suivi parfois d'un nom de magistrat très fortement abrégé et dont la plupart sont certainement dus à un même graveur. De tels magistrats j'ai personnellement compté une quinzaine: AI-, AI0, AI0E-ou AE-, AE0, AE0E ; AI- ou AIO- ; EY- ; H ou HP ; 0E- ; IA- ; KE- ou KEP- ; ЛY- ; MO-, МОЛ- ou МОЛО- ; NIK- ; nA-, nAY-, nAO- ; nE-, nEI- ; ST, STY- ; ФЬ) qui, sur d'autres timbres contemporains, semblent bien se retrouver développés en AiQ^p ou AèQ^p ; Aïowaioç ; Et(ysixiœv ?) ; 'HpaKÀ,siSaç ou 'HpaKÀ,éSaç ; 0s(68œpoç ?) ; Iaç ou IapoKÀ^ç ? KépKivoç ; Лйкюv ; M6Aoaaoç ; Nikokà^ç ou Nikœv; nauaaviaç ou naoaaviaç ; nsioioTpaxoç ? Stu9Wv ; ФЛ^ ?

Bon nombre de ces magistrats fortement abrégés sont acceptés par d'autres spécialistes6, tandis que V.I. Kac en suppriment certains et en rajoutent d'autres : tels ce

3 Ils seront publiés sous peu par P. Balabanov, Y. Garlan et A. Avram.

4 Qui proposa de les attribuer à Héraclée Pontique, dans son article sur « Les timbres englyphiques sur col de certaines amphores hellénistiques à fond pointu » (TpaKOB 1926, 165— 205).

5 De V.I. Kac, voir en dernier lieu « Les timbres céramiques grecs des époques classique et hellénistique » (Кац 2007).

6 Cf. Pavlicenko 1999; ïïaBnHHeHKo 2009.

Fig. 1. Timbres du fabricant Pasiadas associé à un magistrat fortement abrégé; seconde ligne: a - en lecture rétrograde (naaid/öa. 3A-); b - en lecture normale (AE0EPOS)

AE-7 qui, m'a-t-il écrit le 1/5/2014, lui est connu par trois timbres en association avec les fabricants Pasiadas (sur le timbre de Chersonèse 67/36867), Télestas (sur un timbre de Panticapée : IOSPE 1116) et Ninès (sur un timbre de Nadlimanskoe).

naaia- ^ TsÀ,éo- ^ Nivrç-. ^

Sa. As- ^ xa. As- ^ As- ^

Du premier de ces timbres (et non des deux derniers), V.I. Kac m'a de surcroît envoyé une photographie de frottis où l'on croit en effet devoir lire LE- en rétrograde dans l'angle gauche inférieur.

Mais il n'en est pas tout à fait de même sur un timbre de même matrice trouvé à Ko-stadin Tchechma par Petar Balabanov8. Ici (fig. 1 a) le A vu sur l'exemplaire précédent paraît bien contenir une petite haste horizon

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