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PERSPECTIVES HISTORIQUES, CULTURELLES, GÉOGRAPHIQUES ET LINGUISTIQUES.

LE CAS DE LA VILLE DE CRÉPY-EN-VALOIS, FRANCE

La ville de Crépy-en-Valois est située à une soixantaine de kilomètres de la capitale française, Paris, dans le département de l'Oise, dans la région Picardie, au nord de la France.

Dans cet article nous proposons aux lecteurs de révéler quelques éléments historiques et culturels. Le lecteur comprendra au fur et à mesure de cet article que la cité valoisienne entretient un lien particulier avec l'histoire de France. Dans une seconde partie nous mettrons en perspective les thématiques interdépendantes de l'histoire, de la culture, de l'identité et de la géographie linguistique.

I. Bref aperçu historique L'histoire de Crépy-en-Valois doit être écrite et pensée comme une chronique singulière et révélatrice de l'histoire de France à bien des égards. Aujourd'hui beaucoup ignorent l'importance de cette ville

qui fut longtemps capitale du Moyen Âge. En effet, à l'époque de la féodalité, elle se révèle être le berceau de l'histoire de France.

Selon plusieurs auteurs, le territoire de Crépy-en-Valois aurait été l'un des premiers qu'on eût défriché dans cette partie de la Gaule ancienne. Les souterrains, qui existent aujourd'hui encore sous une partie de la ville (mais ne sont plus utilisés), auraient été la demeure des premiers Gaulois. Ils ont aussi un lien particulier avec l'histoire de la commune jusqu'au vingtième siècle et font aujourd'hui partie du patrimoine historique de la ville. Ces souterrains que nous avons visités, en partie voûtés en ogive, ont servi de refuges et d'issues d'évacuation aux habitants pendant les périodes de l'occupation de la ville. Des grottes naturelles de quelques mètres de profondeur ont pu se trouver initialement à l'endroit qui devint l'entrée des souterrains actuels.

Pour expliquer plus en détails l'origine du nom de la ville, plusieurs sources d'informations sont mobilisables. Depuis

L'entrée d'un souterrain situé dans le quartier historique de la ville.

Vue panoramique de l'une des entrées de la ville de Crépy-en-Valois. Le quartier historique de la ville (l'église à gauche et l'abbaye Saint-Arnoul à droite) est entouré des remparts.

Ключевые слова: La ville de Crépy-en-Valois, l'abbaye Saint-Arnoul, la Gaule ancienne, la Picardie.

Vue panoramique du Château qui est devenu aujourd'hui le Musée de l'Archerie et du Valois.

Dans un autre secteur du quartier historique, le souterrain a été restauré. On trouve aujourd'hui une porte blindée déjà présente pendant la Seconde Guerre mondiale.

plusieurs générations, il est admis que les successeurs de César ayant découvert ces endroits uniques et dérobés, désignés en grec et en latin par les mots /pinrai, cryptœ signifiant cachés en français, avaient formé les noms, qui, par évolutions successives, ont donné à la ville ces anciens titres, à savoir : Crispeium, Crespeium, Crispiacus, Crispiniacunt, Crispeiacum et Crispeiacense castellum [5]. Il s'agit ici d'une première interprétation de l'étymologie, une seconde peut-être également proposée : en architecture, Crépon ou Crespon, était autrefois le chevet d'une église en forme de croupe, comme celle que représente le promontoire sur lequel se sont établies les premières fondations de la ville. Ce nom de Crépon signifie à l'origine croupe, puis a pris le sens de croûte, utilisé pour désigner les rochers un peu saillants des environs. C'est au-dessus des cryptes supposées que les Romains auraient bâti le premier château de Crépy-en-Valois, comme ils avaient bâti la forteresse de Senlis*, probablement à des époques très voisines, correspondant aux règnes des premiers Césars, c'est-à-dire aux premiers siècles de notre ère.

Ce « Vieux Château »** abrite aujourd'hui le Musée de l'Archerie et du Valois, qui témoigne de l'histoire, de la diversité et de l'évolution des pratiques liées au tir-à-l'arc à travers le monde, ainsi qu'une remarquable collection de statues d'Art sacré provenant des églises de la Vallée de l'Automne.

Par ailleurs, fait rare dans l'histoire, Crépy-en-Valois a légué son nom à une dynastie royale, celle des Valois. Durant une période d'environ 250 ans, de 1328 à 1589, selon J-M. Tomasini, treize rois de France, ont porté le nom de Valois. Parmi eux, certains ont largement contribué au patrimoine historique actuel de la cité.

Gauthier I, puis son fils Gauthier Le Blanc, puis Raoul II et Raoul III ont, pendant leur règne respectif, imposé leur pouvoir et établi leur territoire. C'est à Gauthier Le Blanc que l'on doit la construction du château cité précédemment, ainsi que celle de l'Église abbatiale de Saint-Arnoul pour conserver et protéger les reliques de l'époque. Celle-ci fut détruite par les Anglais en 1431 pendant la guerre de Cent Ans. Cette abbaye a été en partie restaurée et est aujourd'hui classée « monument historique ». À l'intérieur de ce vaste et surprenant édifice, on y découvre le Musée d'Arts et de Traditions Populaires,

* Ville située à une vingtaine de kilomètres de la commune de Crépy-en-Valois.

** Cet ancien vestige est aujourd'hui appelé le « Vieux Château », il est situé dans le quartier historique de la ville, elle-même appelée « Le Vieux Crépy », qui a conservé le charme des anciennes demeures et des ruelles médiévales.

L'Abbaye Saint-Arnoul abritant aujourd'hui le Musée d'Arts et de Traditions Populaires.

avec entre autres, une collection insolite de bouquets de mariées.

Au centre de la ville se dresse un monument construit au XIIe siècle, et dédié à Saint-Thomas Becket, archevêque de Canterbury. En effet, c'est à cette période que Philippe d'Alsace, comte de Flandre et époux d'Elisabeth, fille de Raoul de Valois, construit une église qui sera ensuite une collégiale confiée à des chanoines. « Cette période était une grande époque de constructions religieuses. Églises et cathédrales défient l'apesanteur pour aller toucher le ciel, les chantiers sont nombreux dans toute l'Europe » [3]. Bien qu'en partie restaurée, la façade conserve aujourd'hui encore les marques de la guerre de Cent

Le clocher Saint-Thomas de Canterbury. Страноведение

Ans. De cette église il ne subsiste aujourd'hui que la tour Nord, le clocher d'une hauteur de cinquante mètres. Sur le tympan du portail une inscription, datant de 1794, est visible : « Le peuple François reconnaît l'être suprême et l'immortalité de l'âme ».

Mais l'histoire de la ville ne s'arrête pas là, en effet, Crépy-en-Valois entretient un lien particulier avec un personnage historique, Jeanne d'Arc, car c'est dans cette ville qu'elle a organisé une partie de sa lutte contre les Anglais. L'histoire raconte qu'elle aurait séjourné à Crépy-en-Valois le 11 août 1429.

La ville de Crépy-en-Valois est fortement marquée par l'histoire, et les différents édifices locaux en témoignent sans conteste. Nombreuses encore seraient les anecdotes et les séquences historiques à relater pour mettre au jour le patrimoine culturel de cette ville et notamment l'ancien quartier de la cité. Depuis le Moyen Âge, sous la grande protection des monarques, Crépy-en-Valois est donc une ville florissante qui témoigne d'une vie religieuse particulièrement prospère et active. Ainsi, des milliers de gens se rendent-ils en pèlerinage pour découvrir les reliques du Saint Martyr à l'abbaye de Saint-Arnoul. D'autre part, elle se dynamise sur le plan économique. En effet, à bien des égards, la ville développe ses activités commerciales en se trouvant sur l'axe routier principal des marchands de Flandre pour arriver aux marchés de Champagne et d'Île-de-France. Elle profite donc d'une situation géographique intermédiaire et d'un trafic important particulièrement propice aux activités économiques et s'impose finalement comme un grand carrefour d'échanges commerciaux.

Malgré plusieurs tourments historiques, entre autres, la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion, et les différentes guerres du vingtième siècle qui mettent à l'épreuve le comportement prospère de la ville, Crépy-en-Valois est aujourd'hui une ville dynamique où la nature se mêle harmonieusement à l'histoire, à la religion et à la culture.

Cette ville ne peut laisser le visiteur indifférent tant les différents monuments, la présence de l'histoire et l'architecture traditionnelle traversent le paysage et sont

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propices à la rêverie dans ce berceau d'une dynastie royale. II. Un entre-deux géographique,

historique, identitaire et linguistique : entre la Picardie et l'Ile-de-France Par la complexité de son histoire et de sa situation géographique en Picardie, et dans l'Oise, la commune de Crépy-en-Valois se présente comme étant une ville bipolaire. À la fois intégrée d'un point de vue administratif au cœur de la Picardie, elle marque sa différence, notamment mais non exclusivement, par un sentiment étonnant, mais assurément partagé, des habitants de ne pas se reconnaître véritablement dans « l'identité picarde ».

Plusieurs hypothèses peuvent bien entendu être avancées pour appuyer ce fait. Nous allons exposer ci-après trois d'entre elles qui corroborent et appuient ce sentiment de « non reconnaissance » régionale, qui est apparu dans le cadre de l'une de nos enquêtes sociolinguistiques, réalisée en 2010 dans cette commune (F. Martin, thèse de doctorat en cours). Nous nous focaliserons essentiellement sur les phénomènes d'ordre géographique, sur les axes de transports, sur les situations démographique et linguistique.

La situation géographique de Crépy-en-Valois au sud de la Picardie est révélatrice d'un positionnement intermédiaire. Son réseau de transports l'oriente de manière quasi exclusive vers la région parisienne [8]. En effet, les réseaux de transports en commun (ferroviaires essentiellement) sur le plan régional ne sont que peu développés vers les grands centres urbains départementaux (Senlis, Compiègne, Beauvais, Creil), qui sont exclusivement desservis en bus. L'accès à la capitale régionale (Amiens) est également difficile en transports e

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