научная статья по теме SERGUEï ALEKSANDROVITCH ESSéNINE Языкознание

Текст научной статьи на тему «SERGUEï ALEKSANDROVITCH ESSéNINE»

SERGUEIALEKSANDROVITCH

ESSÉNiNE

(1895-1925)

S

De mes compatriotes la langue m'est

étrangère,

En mon propre pays je suis comme

étranger Journal d'un poète

ergueï Alexandrovitch Essénine est l'un des plus grands noms de la poésie russe, chantre de la vie rurale, chef éphémère des «imaginistes», souvent incompris dans son pays, paysan jusqu'aux os, à jamais enlacé aux cœurs des bouleaux.

Essénine est né le 21 septembre (le 4 octobre) 1895 au sein d'une famille paysanne, dans le village de Konstantinovo, aux environs de Riazan. La mère du futur poète Tatiana Titova, mariée contre son gré, quitte son époux et revient chez ses parents avec son fils âgé de trois ans. Puis elle part vivre et travailler à Riazan, ayant confié Sergueï aux soins de ses grands-parents

Ключевые слова: Sergueï Aleksandrovitch Essénine, poésie, imaginisme, biographie, vie privée, œuvre, vocabulaire.

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qui offrent une enfance heureuse au petit garçon, blond comme les blés.

Son grand-père, meunier, vieux croyant, aimait lire à haute voix la Bible et les vies des saints. La grand-mère de Sergueï recevait moines quêteurs, errants, diseurs de légendes, d'énigmes et de «vers spirituels». Elle-même connaissait plusieurs chansons, contes et couplets folkloriques et apprenait au petit garçon à aimer son pays. Ces impressions d'enfance, qu'il énonçait plus tard en vers, ont inspiré Sergueï pour toute sa vie.

Admis à l'école primaire en 1904, il la quitte en 1909 et entre en septembre de cette même année comme interne à l'école religieuse de Spas-Kliopiki où il fait ses études sans difficultés. Ses premiers poèmes connus remontent à la période de la scolarité, ils sont rédigés dès 1909.

En 1913 Essénine part pour Moscou où il se fait embaucher en tant qu'assistant correcteur à l'imprimerie de I.D. Sytine. Ce travail lui permet de lire beaucoup d'ouvrages et de devenir membre de l'atelier littéraire et musical du poète I. Sourikov. En même temps il s'inscrit à l'université populaire Chaniavski pour y suivre des cours d'histoire et de littérature. La même année, il fait connaissance avec Anna Izriadnova avec qui il se met en ménage. Le 21 décembre 1914, elle lui donne son premier enfant Youri.

Peu après, S. Essénine quitte sa femme et son enfant et décide de s'installer à Pétrograd croyant que tous les événements de la vie littéraire plus importants ont lieu dans cette ville. C'est là que le jeune poète rend visite au prince des poètes Alexandre Blok. Ne l'ayant pas trouvé à la maison, Essénine lui laisse un petit mot et ses poèmes noués dans un fichu. Ce petit mot avec le commentaire de Blok : «Les poèmes sont frais, purs, forts et mélodieux...» s'est conservé jusqu'à nos jours. Grâce à l'aide d'A. Blok et du poète S. Gorodietski, Essénine commence à fréquenter le milieu littéraire et artistique. C'est ainsi que le jeune poète se lie d'amitié avec Nikolaï Kliouev, poète et pèlerin va-nu-pieds qui propageait, en guenilles, la vieille-foi et sa poésie cosmogonique sur les places et les marchés. Celui-ci exerce sur Essénine une influence décisive.

L'année 1916 voit paraître son premier recueil « Radounitsa » qui chante ses amour et inquiétude pour la Russie rurale. Les tournures mélodieuses de ses poèmes, leurs intonations sincères faisant allusion aux chansons traditionnelles russes témoigne de la forte liaison du poète avec le monde campagnard de son enfance. Le trait distinctif des vers de Essénine est le chagrin secret, la pitié serrée envers tout ce qui est vivant, tout ce qui est voué à la perte : «Ah ! Que soit à jamais béni. Ce qui est venu fleurir et mourir. »

En juillet 1917, il épouse Zinaïda Raïkh, secrétaire à La Cause du Peuple, avec laquelle il aura deux enfants, une fille, Tatiana, née en 1918, et un garçon, Konstantin, né en 1920 après le divorce de ses parents.

Quand éclate la Révolution d'octobre 1917, Essénine l'accepte sans réserve, en y voyant le présage d'une sorte de déluge purificateur dont émergera une Russie régénérée. Ses vers se mettent alors à mélanger avec une rare véhémence, idées révolutionnaires, visions bibliques et cosmogoniques.

Au printemps 1918, le poète s'installe de nouveau à Moscou, où paraît « Golouben », son second recueil, et il reprend le service dans une maison d'édition.

Essénine participe à la fondation du mouvement de l'imaginisme, qui prétend supplanter le futurisme à l'avant-garde de la poésie russe.

En 1919 Sergueï Essénine et Anatoli Mariengof, poète-imaginiste, voyagent ensemble à travers la Russie, donnant des récitals en Ukraine, à Moscou et dans plusieurs villes du Caucase. Trois recueils paraissent cette année-là: « Treridnitsa », « Triptyque », « Transfiguration ».

Dans les poèmes de l'époque de l'imaginisme d'Essénine de 1919-1921 on aperçoit de nombreuses outrances verbales. Pantokrator, les Juments-navires, la Chanson du pain traduisent le désenchantement du poète devant le reflux de la vague révolutionnaire et son désespoir devant le triomphe inéluctable de la machine sur le vivant (Sorokooust).

Dans sa Confession d'un voyou on découvre un poète à la fois révolté et profondément enraciné dans une Russie

essentiellement rurale, paysanne. Le poète est représenté comme un voyou, comme le vent. Il passe et emporte avec lui les odeurs et les douleurs, mais reste malgré tout attaché aux bêtes et aux hommes, au pays et à la terre. Le fils de paysan qui a basculé dans le monde cosmopolite et mondain garde les pieds dans la campagne et les champs, ne reniant nullement ses origines et donnant à entendre la voix de ce monde, sa misère et ses grandeurs.

Mais n'aie pas peur, vent fou,

Crache en paix les feuilles sur la plaine ;

Mon surnom de poète ne m'effacera pas :

Dans la chanson, comme toi, je suis un voyou.

Privé d'illusions du pouvoir soviétique, Essénine écrit un grand poème dramatique Pougatchev, qui évoque l'échec de la révolution paysanne. L'imagisme du style d'Essénine ressort dans cette œuvre d'une manière encore plus évidente que dans d'autres poèmes de cette époque. En même temps on y observe un fort pessimisme du poète et cette sensation s'aggravera avec le temps.

En 1920 Essénine fait connaissance avec Galina Benislavskaya, journaliste et littératrice, qui devient sa secrétaire littéraire, dont les obligations sont de mener les négociations avec des éditions différentes et d'exécuter les commissions du poète. Essénine habite un certain temps dans l'appartement de Galina et la quitte début octobre 1921, ce qui provoque une crise de nerfs chez Benislavskaya.

Depuis 1920 il est lié d'amitié avec Nadejda Volpine, poétesse et traductrice, qui, le 12 mai 1924, donne naissance à un fils naturel d'Essénine - Alexandre, son

seul enfant resté vivant jusqu'aujourd'hui. Il est devenu un grand mathématicien, le célèbre défenseur des droits de l'homme, l'un des fondateurs du Comité des droits de l'homme. Celui-ci habite à présent aux Etats-Unis et publie périodiquement des vers sous le nom d'Essénine-Volpine.

En automne 1921 Essénine rencontre Isadora Duncan, invitée en Russie pour lancer une école de danse nouvelle. Tout les sépare : elle est américaine, de dix-huit ans son aînée, ne parle pas russe et il n'est pas question pour Sergueï d'apprendre l'anglais comme toute autre langue étrangère qui pourrait polluer la sienne, sa langue-de-vie poétique. Mais malgré tout Essénine épouse Isadora. Sa relation répulsion-fascination pour cette femme est une sorte de délivrance et d'expiation à la fois, elle veut posséder « la tête d'or, l'ange blond aux yeux bleus ». Lui aussi veut s'enfuir de ce pays qui semble déjà mettre un nœud coulant sur lui. Cette union tumultueuse lui ouvre les portes de l'Occident. Ensemble, ils font un très long voyage, émaillé de scandales, en Europe et aux Etats-Unis.

Fuyant « l'occident de cauchemar », il rentre, fin 1923, dans sa chère Rus' et quitte définitivement Isadora. Pourtant, en Union Soviétique il se sent « étranger en terre étrangère ». Ce n'est que dans la langue qu'il se sent toujours chez lui. Il publie son cycle des poèmes « Moscou des cabarets » (19211924) dans lequel il parle des milieux les plus dépravés et des bas fonds de Moscou : J'ai une renommée, la pire D'homme à scandale et de vrai porc. (... ) La vie brûle tous ses convives. Et j'ai fait le porc et le fou Pour que ma flamme soit plus vive. Ces poèmes ont immédiatement un immense succès. Cependant l'opinion publique lui reproche d'avoir chanté des choses répugnantes: les cabarets louches, l'ivresse, autrement dit tous les côtés négatifs et décadents de la vie de cette période. Complètement découragé, le poète décide d'accepter la Russie soviétique.

Il écrit beaucoup : dans ses trois dernières années, il composera deux fois plus de vers que de 1916 à 1922.

Le 5 mars 1925 c'est la date de la rencontre du poète avec la petite-fille de Léon Tolstoï - Sofia Tolstoï, chef de la

bibliothèque de l'Union des écrivains. L'enregistrement du mariage à l'état civil a lieu le 18 octobre 1925. Issue d'une famille aristocratique, Sofia est hautaine et exige que son mari observe toujours l'étiquette et qu'il lui obéisse sans objections. Toutes ces qualités ne se riment pas avec la simplicité, la générosité, la gaieté et le caractère espiègle de Sergéï. C'est pourquoi le divorce immédiat ne tarde pas.

Des faits contradictoires marquent la fin d'Essénine: des séjours en hôpital psychiatrique, le retrait brusque de tout son argent, des scandales, l'édition de ses œuvres à corriger, la parution de l'ultime recueil « L'homme noir » dans lequel le dédoublement tragique de la personnalité du poète apparaît sous un jour particulièrement cru et dramatique.

Le poète dépravé finit sa course folle en 1925, à l'âge de trente ans. Dans la chambre 5 de l'hôtel d'Angleterre de Léningrad, le 28 décembre1925 il est retrouvé pendu avec la courroie de sa valise attachée à un tuyau de chauffage. On retrouve à proximité de lui un poème d'adieu écrit avec son sang : Au revoir, mon ami, au revoir, Mon ten

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