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Carl Fabergé, joaillier de la cour impériale

Pierre Carl Fabergé

Carl Fabergé, ce joaillier de talent, était issu d'une famille protestante française qui avait dû fuir la Picardie après la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV (1685). Pour échapper aux persécutions, la famille s'exila en Allemagne, puis en Livonie où, en 1800, le grand-père de Carl prit la nationalité russe. Pierre Carl Fabergé naquit en 1846 à Saint-Pétersbourg. Son père Gustave s'y était établi et avait monté sa propre affaire : il avait ouvert un magasin de bijouterie et d'orfèvrerie rue Bolchaya Morskaya, posant ainsi la première pierre de ce qui deviendrait l'illustre maison Fabergé.

Le jeune Carl commença son apprentissage dans les ateliers paternels pour le parfaire ensuite chez les plus grands joailliers d'Europe. Son voyage d'études le mena d'Angleterre en Allemagne et de France en Italie. Il reçut une excellente formation artistique et commerciale. De retour à Saint-Pétersbourg en 1865, Carl travailla dans

l'atelier de son père et, à l'âge de 24 ans, prit la direction de l'entreprise paternelle.

Les premiers temps, l'atelier de Carl Fabergé continua à fabriquer des bijoux ostentatoires qui répondaient aux goûts de l'époque : bracelets, colliers et diadèmes massifs incrustés de pierres précieuses en abondance. Mais Fabergé cherchait son propre style. Il eut l'idée de combiner le bijou, l'objet d'art et l'objet utile en un tout qu'il dénomma « objet de fantaisie ». Ainsi la maison Fabergé commença à fabriquer des étuis à cigarettes, des poudriers, des cadres à photos, des écritoires, mais aussi des fleurs, des statuettes, des broches, des pendentifs d'une prodigieuse diversité. Le génie de l'artiste transformait les objets les plus courants en véritables œuvres d'art. Dans sa conception

Bleuet et brin d'avoine (or; émail, cristal de roche, diamants). Musée de l'Ermitage, St-Pétersbourg

L'œuf « Mémoire d'Azov » (1891). Palais des Armures, Moscou

le joaillier s'attachait plus à la décoration raffinée et au travail minutieux qu'à la valeur commerciale des matériaux utilisés. Fabergé ouvrit la voie à une nouvelle tendance dans l'art de la joaillerie. En effet, ses créations, essentiellement basées sur l'art des émaux guillochés1 porté à sa perfection, assemblaient des matériaux insolites pour l'époque tels que les pierres semi-précieuses (le cristal de roche, la néphrite, la topaze, l'azurite), le bois, le verre, la porcelaine.

La qualité et l'originalité de la production de Fabergé lui valurent la médaille d'or à l'Exposition pan-russe à Moscou de 1882. En 1885, l'empereur Alexandre III lui passa commande d'un œuf de Pâques pour en faire présent à son épouse Maria Fedorovna. La famille impériale fut conquise par l'élégance de l'ouvrage et accorda à Fabergé le « Privilège de Fournisseur de la Cour ». À partir de cette année-là il reçut des commandes du Palais pour chaque fête de Pâques.

Bientôt, la renommée de Carl Faber-gé franchit les frontières de la Russie.

1 L'art de l'émail guilloché consiste à inciser une surface en or ou en argent que l'on recouvre ensuite d'une couche d'émail transparent, afin de laisser visible le motif gravé.

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Toujours en 1885, à l'exposition de Nuremberg, il remporta la médaille d'or pour ses copies de trésors scythes. En 1897, à la suite de l'exposition nordique de Stockholm, il devint fournisseur du roi de Suède et de Norvège. Mais c'est l'année 1900 qui marqua l'apogée de l'entreprise. À l'Exposition universelle de Paris, aux foules accourues du monde entier, Carl Fabergé présenta - hors concours et sur le désir exprès de l'impératrice Alexandra - les cadeaux de Pâques impériaux. L'effet de ces travaux sur le jury fut phénoménal : à l'unanimité, Fabergé fut élu Maître de la corporation des bijoutiers de Paris et reçut, de surcroît, la Légion d'Honneur. En 1908 le Roi du Siam nomma Fabergé joaillier et émailleur de la Cour.

Peu à peu le nom de Fabergé devint synonyme d'un certain style de vie, élégant et sophistiqué. Submergée de commandes, l'entreprise de Fabergé était perpétuellement contrainte d'augmenter son personnel et d'agrandir ses ateliers. Des succursales s'ouvrirent à Moscou, Odessa, Kiev et Londres (l'unique filiale à l'étranger). C'est là que la famille royale d'Angleterre allait faire ses achats. Bien que ses objets y fussent très demandés, Fabergé n'ouvrit pas

de filiale à Paris. Mais il ne négligeait pas sa clientèle française et il se rendait régulièrement en France afin de présenter ses dernières nouveautés à l'aristocratie française.

La Première Guerre mondiale mit un terme aux activités de la Maison Fabergé. Le budget des commandes impériales fut radicalement restreint. En 1914 les ateliers reçurent l'ordre de fabriquer des armes légères pour le front. Lors de la Révolution d'octobre, la Russie soviétique nationalisa les ateliers et réquisitionna tous les biens de Carl Fabergé. En 1918, il émigra en Suisse où il décéda le 24 décembre 1920. Ses enfants l'enterrèrent auprès de sa femme dans le cimetière protestant du Grand Jas à Cannes. Ainsi, la France, la patrie des ancêtres de cet illustre joaillier russe, fut témoin de son triomphe et lui accorda son dernier asile.

Les œufs de Pâques de Fabergé

On raconte que l'empereur Alexandre III désirait offrir à sa femme Dagmar, née princesse de Danemark, un cadeau de Pâques lui rappelant sa patrie. Un jour en visite chez les parents de son épouse, le roi et la reine de Danemark, il avait vu un bel œuf de Pâques contenant une petite poule en or à l'intérieur, création d'orfèvres français du XVIIIe siècle. Aujourd'hui, cet œuf se trouve toujours dans la collection de la famille royale au château de Rosenborg, à Copenhague. Alexandre III passa commande à Fabergé et celui-ci exécuta son premier œuf de Pâques impérial reproduisant très fidèlement ce joyau. Le succès de cette idée assura à Fabergé la commande impériale d'un nouvel œuf chaque année. Après la mort d'Alexandre III en 1894, son fils Nicolas II perpétua la tradition en offrant déjà deux œufs, l'un à sa mère et l'autre à sa femme Alexandra Fedorovna.

Chaque œuf contenait à l'intérieur de sa coquille quelque délicieuse et charmante surprise que le tsar lui-même ignorait : une pendulette, un panier de fleurs ou un voilier. Beaucoup de ces œufs dissimulent des mécanismes très complexes. Ainsi, l'œuf de 1900, réalisé à l'occasion de l'inauguration du Transsibérien, contient un modèle de train mécanique qui peut parcourir quel-

Lœuf au muguet (1898). Collection Viktor Vekselberg

Lœuf au carrosse du couronnement (1897). Collection Viktor Vekselberg

ques mètres ! La surprise de l'œuf au muguet (1898) consiste en des portraits miniatures de Nicolas II et de ses deux filles aînées, Olga et Tatiana, qui apparaissent au-dessus de l'œuf lorsqu'on tourne la petite manivelle. Les œufs évoquent souvent les grands moments de la dynastie Romanov. En 1897 Alexandra Fedorovna reçut un œuf qui cachait un petit carrosse en or garni de diamants et de rubis, copie réduite du carrosse qui avait servi à son entrée triomphale à Moscou lors de son couronnement en 1896. Le carrosse mesure un peu plus de 9 centimètres !

Chacun de ces chefs-d'œuvre tentait de surpasser le précédent en originalité, en beauté et en élégance. Chaque création demandait des mois, voire des années de travail de tous les ateliers : orfèvres, argentiers, émailleurs, peintres miniaturistes, lapidaires et joailliers. Entre 1885 et 1917 la maison Fabergé réalisa plus de 50 œufs pour la famille impériale, dont 42 nous sont connus d'une façon ou d'une autre. En plus, il existe un certain nombre d'œufs exécutés pour d'autres familles nobles russes. Par exemple la famille Kelch passa commande de sept œufs de Pâques aussi somptueux que ceux des Tsars.

Dans les années 1920 la plus grande partie des objets de Fabergé fut vendue à l'étranger par l'État soviétique qui cherchait des moyens pour éviter la faillite financière. Un certain nombre d'œufs disparurent, quelques-uns se trouvent actuellement dans des collections privées et ne sont pas exposés. Dix d'entre eux sont précieusement conservés au Palais des Armures du Kremlin. D'autres font l'orgueil des musées européens et américains. Le prince Albert II de Monaco et la Reine d'Angleterre comptent parmi les heureux possesseurs d'œufs de Fabergé. Le milliardaire américain Malcolm Forbes avait accumulé une belle collection de ces œufs qui fut achetée par le collectionneur et homme d'affaires russe Viktor Vekselberg en 2004. La collection de Vekselberg comprend 15 œufs de Pâques (y compris 9 œufs impériaux) ainsi que 200 autres objets. Passionné d'art, Vekselberg ajouta sa collection au patrimoine historique et culturel de la Russie.

Fabergé un siècle après

En 1951 la famille de Carl Fabergé vendit ses droits sur la marque. De ce fait le nom de Fabergé fut utilisé dans la promotion de parfums et de produits de beauté. Mais en 2007 le fonds d'investissement Pallinghurst Resources racheta la marque afin de restaurer l'image de Fabergé, comme l'un des noms les plus enviables dans le secteur du luxe. Les investisseurs pensèrent à inviter en tant que collaboratrice Tatiana Fabergé, l'arrière-petite-fille du joaillier.

En 2009 la marque de Fabergé fait sont grand retour et sort une collection de haute joaillerie, la première depuis 1917. La collection de bijoux, inspirée par l'œuvre du joaillier russe, vise à fusionner l'expression contemporaine de l'esprit et les valeurs de Carl Fabergé, telles que le dévouement pour la perfection et l'innovation perpétuelle. Bien que la boutique de Fabergé soit à Genève, l'atelier de création se trouve à Paris où travaille Frédéric Zaavi, artiste joaillier français. Une fois de plus la France et la Russie se trouvent unies dans le nom de Fabergé, ce célèbre artiste, ce génie de l'art décoratif.

Sources :

1. Habsbourg-Lorraine G., Solodkoff A. Fabergé : joaillier à la cour de Russie. - Paris, 1979.

2. Буф Д. Фаберже. - М., 2007.

3. Faber

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