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FRANCE - RUSSIE: 2010, L' ANNÉE CROISÉE

LA FRANCE ET LA RUSSIE :

DIALOGUE DE DEUX

CULTURES

(XIXe siècle : 1855 - 1894)

Les années 1855 -1885 : le temps des hésitations

Les relations diplomatiques entre les deux pays se renouèrent. Alexandre II et Napoléon III se rencontrent à Stuttgart en 1857 et jettent les bases d'une entente franco-russe.

En Russie

La vie intérieure de la Russie subit une transformation radicale. Les quatre grandes réformes d'Alexandre II (abolition du servage par loi de 1861, décentralisation de l'administration provinciale en 1864 et municipale en 1870, création d'un appareil judiciaire indépendant de l'administration en 1864, réorganisation du service militaire en 1874) modifièrent la vie du pays.

La vie de la société est remplie de discussions portant sur les relations avec les cultures européennes. Les historiens mentionnent trois courants d'idées :

1) A.S. Khomiakov (1804 - 1860), A.A. Grigoriev (1822 - 1864), N.V. Gogol, F.M. Dostoïevsky sont persuadés de la décadence spirituelle de l'Occident et croient que l'Europe ne comprend et ne comprendra jamais la Russie ; la mission de la Russie, selon eux, consiste à réaliser la synthèse des cultures orientale et occidentale ;

2) F.I. Tioutchev (1803 -1872), C.N. Léontiev (1831 - 1891) et V.S. Soloviov (1856 - 1900) construisent un système politico-religieux : prétendant que l'Occident et la Russie sont les deux parties d'un tout et ne peuvent vivre l'un sans l'autre ; l'Empereur de Russie seul est capable de restaurer l'unité du monde chrétien ;

Mots-clefs : contact, conflit, guerre, gallomanie, études, coproduction.

3) N.I. Danilevsky (1822 - 1885) présente dans son livre La Russie et l'Europe (1869) la théorie des types culturels : en niant l'existence d'une culture européenne unique, il considère l'européanisation de la Russie comme une maladie ; la Russie, selon lui, n'a aucun intérêt à se rallier à une culture qui n'est qu'un mythe.

La science de l'époque est illustrée dans toutes les branches par des spécialistes de grande classe, parmi lesquels on trouve des savants de renommée mondiale - Tchebychev en mathématiques ; Mendéléïev en chimie ; Iablotchkov qui invente la lampe électrique ; Metchnicov qui inaugure la série de ses travaux biologiques ; en chirurgie, Pirogov diffuse l'application de l'anesthésie opératoire ; la diagnostique trouve son maître en Botkine.

L'époque des réformes fut profitable aux sciences et aux arts. La peinture est représentée par de grands noms - I.E. Répine, Véréchtchaguine, Pérov, Makovsky, Chichkine, A.I. Kouïndji. La musique conquiert le monde avec le groupe des Cinq qui comprend M.A. Balakirev (1837 -1910), A.P. Borodine (1833 -1887), M.P. Moussorgsky (1839 -1881), N.A.Rimsky-Korsakov (1844 -1908).

En littérature, Tourguéniev, Léon Tolstoï, Dostoïevsky, Gontcharov atteignent le point culminant de leur talent ; Pissemsky et Leskov se joignent à leurs aînés, Ostrovsky donne de nouvelles comédies et Alexis Tolstoï ses drames historiques, Garchine se distingue parmi les jeunes. La poésie est représentée par Fet, Tioutchev, Nékrassov, A. K.Tolstoï.

Les Français en Russie

Théophile Gautier (1811-1872)

Le Voyage en Russie de Gautier regroupa en 1866 une série de reportages envoyés au Moniteur et à la Revue nationale et étrangère, lors d'un séjour effectué d'octobre 1858 à mars 1859, puis à l'été 1860.

Le but du voyage en tant que tel de Gautier explique la forme et le style du livre : Gautier « allait préparer un texte pour accompagner un grand album de photographies », intitulé Trésors d'art de la Russie ancienne et moderne. Seul le premier volume des Trésors vit le jour, en 1859,

« ouvrage publié sous le patronage de Sa Majesté l'empereur Alexandre II, dédié à Sa Majesté l'impératrice Marie Alexandrovna. Il décrit les principaux monuments de Saint-Pétersbourg : la cathédrale Saint-Isaac, le Palais d'Hiver, Tsarskoïé Sélo. Théophile Gautier n'a pu mener à bien tous ses projets : une partie sur les autres résidences impériales et un volume entier sur les monuments de Moscou et leurs trésors. L'entreprise, trop coûteuse, n'avait pas suscité assez de souscriptions, ni en Russie ni en France, pour être poursuivie. Aussi les lecteurs préférèrent-ils encore le Voyage en Russie de 1866, plus maniable.

La description de son arrivée à Saint-Pétersbourg, jusqu'à l'hôtel, celle de ses promenades en ville, de ses visites de marchés et de foires, de son voyage en train de Saint-Pétersbourg à Moscou permettent d'imaginer concrètement une atmosphère, ainsi que la vie d'un touriste en Russie en 1858. Il jouit de la cuisine russe en gourmet, attentif à ses particularités nationales - la gastronomie occupe une place de choix dans l'ouvrage de Gautier.

Son expérience d'autres pays colore son regard sur la Russie. Ce regard compare les hauts lieux de l'architecture, de la sculpture et de la peinture. On lit ce livre comme une sorte de guide touristique.

• En 1867, Berlioz signe un contrat avec la grande duchesse Hélène de Russie qui l'engage pour cinq concerts classiques et un concert de ses œuvres à Saint-Pétersbourg.

• En 1875, le compositeur Camille Saint-Saëns (1835-1921) entreprend une grande tournée en Russie. Il donne des concerts applaudis à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Il revoit longuement N. Rubinstein et se lie d'amitié avec Tchaïkovsky. Saint-Saëns fait connaître en Europe Boris Godounov de Moussorgsky.

Les Russes en France

Les contacts entre les deux pays s'amplifient et se diversifient. Les visites deviennent nombreuses et fréquentes. Les raisons pour venir en France sont toutes différentes : on y va pour faire ses études, s'instruire, travailler, se soigner ou bien y passer l'hiver, on y fonde des familles, on

y acquiert des terrains et des locaux, on y construit, on y vit.

Parmi les nombreux hommes de lettres et artistes, qui visitent la France dans les années 1860 - 1880, on trouve les noms de Léon Tolstoï, Dostoevsky, Saltykov-Chtchédrine, Fet, Tioutchev, Répine, Polénov, Vérétchaguine, aussi bien que ceux des premiers révolutionnaires russes (Bakounine, Lavrov, Plékhanov). Au centre de la vie intellectuelle et artistique du pays on retrouve I.S. Tourguéniev.

Ivan Serguéiévitch Tourguéniev

Il ouvre une brèche dans le mur de l'indifférence française pour tout ce qui concerne la littérature russe. Il entretient des relations amicales avec Flaubert, Mérimée, Maupassant, Zola, George Sand (qui l'appelait familièrement son « grand Moscove »).

Tourguéniev est toujours entouré de compatriotes. Viennent le voir : Saltykov-Chtchédrine, Gontcharov, Sollogoub, le sculpteur Antokolsky, Répine (qui exécute son portrait).

Tourguéniev est toujours prêt à venir en aide à ses compatriotes. Ainsi, dans les années 1875 -1878 il organise une série de matinées artistiques et littéraires dont les recettes sont employées pour le soutien aux émigrés.

• En 1875, avec l'appui de Tourguéniev s'ouvre une bibliothèque russe pour les étudiants et les émigrés politiques russes vivant à Paris. Tourguéniev recueille des fonds, donne de nombreux ouvrages de sa propre bibliothèque et demande aux éditeurs russes d'envoyer leurs nouvelles publications. En 1883, la bibliothèque prend le nom de Tourguéniev en hommage à l'écrivain disparu. Tourguéniev meurt en France le 1er octobre 1883. Son corps arrive le 9 octobre à Saint-Pétersbourg où il fut enterré au cimetière de Volkovo.

Lev Nicolaïévitch Tolstoï (1828 -1910)

Tolstoï est à Paris en 1857 (23 février -8 avril) dans une pension de famille que lui a recommandée Tourguéniev. Il voit tous les jours ce dernier, mais les rapports entre les deux écrivains sont difficiles.

À Marseille (octobre - novembre 1860), il visite des écoles primaires et constate que les élèves apprennent tout par cœur sans raisonner.

Ayant lu la brochure où Pierre-Joseph Proudhon (1809 - 1865) développe la conception de la fatalité de la misère dans le monde contemporain (La guerre et la paix), Tolstoï se sentit tellement intéressé par cette idée qu'il eut le désir de faire part à l'auteur de ses impressions. Il en parle à Herzen dans une lettre. Il lui explique le projet de son nouveau roman décrivant un décembriste qui revient de l'exil sibérien. Parmi les historiens de la littérature il existe une hypothèse qui associe le titre du roman tolstovien avec celui de l'ouvrage du célèbre théoricien socialiste.

Les artistes russes viennent travailler en France

• Dans les années 1860 - 1880 à Paris travaille le peintre Véréchtchaguine.

En 1864 - 1867, Véréchtchaguine étudie dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme (1824 -1904).

En 1876, il construit une maison et un atelier à Maisons-Laffitte, puis part pour participer à la guerre russo-turque de 1877 - 1878 dans les Balkans où il est blessé. De son retour, le Cercle artistique et littéraire organise en 1879 (Rue Volney) une grande exposition de ses toiles, comprenant 300 tableaux et études. Les scènes vécues pendant la guerre servent de thème à beaucoup de ses toiles (comme Tout est calme au col de Chipka). Tourguéniev qualifie son art de « très original, puissant et frappant de vérité et de justesse. »

• En décembre 1873, Polénov arrive à Paris. Il admire la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky construite suivant les plans de l'architecte Kouzmine, un ami de son père.

• Répine, envoyé par l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, est à Paris de 1873 à 1876. Il y travaille sur le portrait de Tourguéniev commandé par Paul Trétiakov (le portrait, terminé en 1874, ne plut pas à Trétiakov, il sera acheté par Mamontov). Le peintre crée à Paris Sadko pour lequel il recevra le titre d'académicien des beaux-arts.

• En janvier 1878, le sculpteur Antokolsky s'installe dans un grand atelier rue Bayen et y achève son buste de Tourguéniev qui est conservé à l'Institut de la littérature russe (Maison Pouchkine) de Saint-Pétersbourg.

En France

On constate l'éveil de l'intérêt pour la culture russe, surtout pour la littérature et la musique.

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