A l'occasion de l'anniversaire de la Guerre Patriotique de 1812
Les héros de la Guerre Patriotique
de 1812
Dans cet article nous voudrions présenter ceux qui ont joué un rôle décisif aux événements de 1812. La bataille de Borodino est un symbole de la vaillance et du courage des soldats russes dans l'histoire militaire de notre Patrie. Le prince Mikhaïl Koutouzov, général en chef de l'armée impériale russe, parvient à relever le moral des soldats russes et à les encourager à mener une contre-offensive. Aujourd'hui, à l'approche du champ Borodino, se dresse le monument au commandant en chef pour commémorer l'exploit du grand chef militaire et de l'armée russe.
Mikhaïl Illarionovitch Koutouzov
Nous connaissons Koutouzov comme un grand militaire, feld-maréchal et commandant en chef de l'armée russe.
Fils d'un ingénieur militaire de Pierre le Grand, Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov voit lejour le 16 septembre 1745 à Saint-Pétersbourg, et y fait de solides études. Il embrasse la carrière des armes dès l'âge de 12 ans. En 1759, alors qu'il n'est âgé que de 14 ans, Koutouzov sort diplômé de l'École d'artillerie de Dvorianstvo. Puis il est promu1 commandant de l'infanterie d'Astrakhan de l'impératrice Catherine II. Koutouzov connaît son baptême du feu à la guerre de Pologne en 1764-1769, puis se distingue aux guerres russo-turques. Blessé à la tête en 1774, il perd son œil droit. Un congé d'un an lui est accordé en 1776 et il le consacre à voyager en Europe, suivant des cours à l'université de Strasbourg.
En 1784, Koutouzov est promu général-major. Il est placé sous les ordres d'Alexandre Souvorov. Il se bat de nouveau contre les Ottomans de 1788 à 1792. En 1788, au siège d'Otchakov Koutouzov est de nouveau blessé grièvement, puis il participe à la prise d'Izmaïl en 1790.
Il escalade vite l'échelle hiérarchique : lieutenant-général en 1791, puis chargé du commandement d'un corps d'armée.
La paix venue, Koutouzov occupe successivement sous Catherine II, puis Paul Ier divers postes administratifs et diplomatiques : commandant de l'Ukraine, ambassadeur à Constantinople en 1795, gouverneur général de Finlande, commandant du corps des cadets de Saint-Pétersbourg, ambassadeur à Berlin, gouverneur militaire de Saint-Pétersbourg en 1801.
Les premières années après l'avènement au trône d'Alexandre Ier, Koutouzov reste à l'écart des charges importantes. Il est disgracié2 en 1802. Mais tout change en 1805, lors de la IIIe coalition contre la France. Nommé commandant de l'armée russe par Alexandre Ier, il bat les Français à Durrenstein en novembre 1805. En décembre 1805, il est accusé par
« Portrait du prince Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov » R. Volkov, 1812-1830
le tsar de la défaite d'Austerlitz, qu'il prévoit d'avance. Napoléon y remporte une brillante victoire sur l'armée austro-russe commandée par Alexandre Ier et François II (bataille de Trois Empereurs). Le vieux général est de nouveau écarté des opérations et relégué3 à des charges de second ordre : il est nommé gouverneur de Kiev en 1806, puis de Vilna* en 1809.
En 1811-1812, Koutouzov remporte plusieurs victoires décisives contre les Turcs en Moldavie et signe en mai 1812 le traité avantageux de Bucarest3 qui lui vaut le titre de comte. Après la pénétration des troupes napoléoniennes en Russie, il reçoit le titre de prince et succède à Barclay de Tolly comme commandant suprême.
L'autographe de Koutouzov
Evitant au début d'affronter Napoléon, Koutouzov livre bataille à Borodino, sur la Moskova, le 7 septembre 1812. Les Français la gagne, mais au prix de considérables pertes. L'armée russe abandonne Moscou. Quand les Français entrent à Moscou, ils la trouvent vide et enflammée. La ville construite en bois est incendiée, privant les soldats de la Grande Armée d'abris pour l'hiver.
Lors de la retraite hivernale des troupes françaises, Koutouzov pousse les Français à reprendre la route de Smolensk, complètement dévastée, et il continue sa stratégie de harcèlement4 par de petits groupes. Les combats de Dorogobouj et la bataille de Krasnoé (près de Smolensk) du 15 au 18 novembre 1812, lui valent le titre du prince de Smolensk et le grand cordon5 de Saint-Georges. Le feld-maréchal, après avoir battu Ney et Davout à Smolensk, attaque la Bérézina** le 27-29 novembre.
Alors que Koutouzov s'apprête à prendre le commandement des forces alliées de la sixième coalition, il succombe à une septicémie6 le 6 avril 1813, à Bunzlau en Silésie. Il est inhumé7 dans la Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan, à Saint-Pétersbourg.
Vocabulaire
1 être promu - быть повышенным по службе
2 disgracié adj - впавший в немилость
3 être relégué - зд. быть назначенным
4 harcèlement m - преследование
5 grand cordon m - орденская лента через плечо
6 il succombe à une septicémie - зд. он умирает от заражения крови
7 être inhumé - быть захороненным
Mikhaïl Barclay de Tolly
Mikhaïl Barclay de Tolly, célèbre général russe, naît le 24 décembre 1761 en Livonie dans une famille d'origine écossaise. Fils d'un pasteur de Livonie, il commence à l'âge de 14 ans la carrière militaire et obtient un avancement rapide. Il est un militaire vaillant, capable aux actions les plus hardies, par exemple, en 1809, il pénètre en Suède en traversant sur la glace le golfe de Botnie.
* Vilna - aujourd'hui Vilnus, capitale de la Lituanie.
** La Bérézina - la rivière qui se jette dans le Dniepr. Lors de la retraite de Russie la Grande Armée la franchit avec beaucoup de pertes. Les souffrances et les morts de cet épisode de défaite ont fait de « bérézina », en français familier, le synonyme de « débacle », d'échec catastrophique.
Promu général d'infanterie en 1809, il est nommé ministre de la Guerre en 1810. En
1812, Barclay de Tolly commande la première armée d'Occident et dirige la campagne contre Napoléon Ier. On lui attribue la tactique de la terre brûlée qui consiste à attirer les Français à l'intérieur de la Russie pour les y faire périr par le froid et la famine. Au début de la campagne, étant général en chef, Barclay n'ose pas affronter Napoléon en bataille rangée. Il recule toujours pour éviter le combat général. On l'accuse de lâcheté et on le remplace par Mikhaïl Koutouzov. Il est forcé de servir sous les ordres de ses anciens subordonnés.
Replacé à la tête des troupes russes en
1813, il bat Vandamme à Kulm, en Bohême. Barclay contribue puissamment à la victoire dans la bataille de Leipzig et l'empereur russe Alexandre Ier lui accorde le titre de comte. Barclay de Tolly pénètre en France, où il livre plusieurs combats meurtriers. Le 30 mars 1814,
Barclay de Tolly reçoit la capitulation de Paris.
En récompense de ses services, Barclay est nommé feld-maréchal. Il se rend, en juillet 1815, à Varsovie d'où il se dirige vers le Rhin après le 20 mars. Pendant la seconde invasion, Barclay établit son quartier général à Châlon-sur-Marne. Et c'est alors qu'il reçoit le titre de prince.
Barclay de Tolly meurt le 26 mai 1818 à Insterbourg en Prusse, en se rendant aux eaux de Karlsbad, en Bohême.
« Portrait du général Michel Barclay de ' » G. Dawe, 1829
« Portrait du général Piotr Bagration » G. Dawe, 1822-1823
Piotr Bagration
Le prince Piotr Ivanovitch Bagration naît en 1765 à Kizlar et meurt le 7 septembre 1812 non loin de Mojaïsk. Il est l'un des généraux les plus distingués de Russie qui font sa gloire.
Issu d'une famille princière de Géorgie, il combat aux côtés de Souvorov en Pologne en 1794 et en Italie en 1799, avec le grade de colonnel. Sous les ordres de Koutouzov, il prend part à la campagne contre la France en 1805. Il est surnommé « le dieu de la bataille » par ses contemporains. Sous Paul Ier, à la suite de quelques revers, Bagration est disgracié avec Souvorov. Mais en 1805, il est rappelé par Alexandre Ier et commande un corps de l'armée envoyée au secours de l'Autriche sous les ordres de Koutouzov.
Bagration fait une belle retraite sur la Moravie. Encerclé par les corps de Murat et de Soult, il refuse de se rendre et combat au corps-à-corps. Pour passer les rangs de l'ennemi,
Bagration fait marcher ses soldats en colonne sur l'ennemi. Il passe, bien qu'il aît perdu près de la moitié de ses hommes.
Bagration est promu lieutenant-général. Il s'illustre à Austerlitz, Eglau (aujourd'hui Bagrationovsk) et Friedland en 1807. C'est lui qui entame1 les pourparlers avec Murat en juin 1807 qui débouchent2 sur le Traité de Tilsit entre la France et la Russie. Bagration prend part aux combats contre les Suédois. Le tsar le dote de terres et lui confie l'armée de Moldavie. Après sa défaite à Tartaritza contre les Turcs, Bagration est remplacé.
En 1812, quand les Français envahissent la Russie, Alexandre Ier le place à la tête de l'aile gauche de l'armée. Bagration parvient à passer entre les corps de Davout et de Jérôme et à rejoindre le gros de l'armée russe, juste à temps pour la bataille de Smolensk. A Borodino, le 7 septembre 1812, l'armée de Bagration subit sur sa gauche l'essentiel attaque française. Bagration est mortellement blessé en fin de journée. On le transporte à Moscou, puis après l'occupation de la capitale, près de Mojaïsk où il meurt après une agonie de quinze jours.
Vocabulaire
1 entamer les pourparlers m, pl - начинать, завязывать переговоры
2 déboucher - зд. приводить
Littérature
1) Histoire de la France. Dès origines à nos jours. Sous la direction de Georges Duby. - Paris: Larousse, 1995
2) Histoire. Géographie. 4e. - Paris, Belin, 1992
3) Le Petit Robert des noms propres. Rédaction dirigée par Alain Roy. - Paris, 1994
4) Evguéni Tarlé. Napoléon. - M.: Edition du Progrès, 1990
5) Jean-Paul Gisserot. Généalogies des rois de France. Les Bonaparte. - P. Editions. 1997
6) Ишимова А. История России в рассказах для детей. - М.: ООО «Фирма СТД», 2007
7) Медведько Ю. Наполеон за 90 минут. - Санкт-Петербург: изд-во «Сова», 2008
G.V. Anoufrieva
Сведения об авторе: Ануфриева Галина Васильевна, учитель французского языка высшей категории, Отлич
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