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MIKHAIL LERMONTOV: UN HÉROS DE NOTRE TEMPS

(1814-1841)

Le 15 octobre 1814, il y a 200 ans, est né Mikhaïl Iourievitch Lermontov.

On sait relativement peu de Lermontov, dont on ne conserve qu'une poignée de lettres, et dont l'existence a été aussi courte que mouvementée. Pietchorine et le Démon, les « héros » de ses deux chefs-d'œuvre, sont sans doute ceux qui dévoilent le mieux qui était Lermontov: un « enfant du siècle », aussi profondément romantique que russe.

Pouchkine est mort en duel à 38 ans, en 1837 ; quatre ans plus tard, Lermontov est mort en duel à 27 ans... Etranges destinées! Et qui ne sont pas sans rapport entre elles : à la suite de son poème consacré à la mort de Pouchkine, Lermontov, jeune officier de la Garde fut muté dans un régiment de ligne qui faisait la guerre au Caucase. Quand il fut tué en duel lors de son deuxième exil au Caucase, empereur Nicolas Ier aurait exprimé sa satisfaction et les amis et les connaissances du poète en disgrâce se hâtèrent de détruire les lettres qu'il leur avait adressées. Pendant des années le silence entoura la personne du célèbre poète...

Lermontov naquit à Moscou dans une famille noble de la province de Toula, dont il était fier de prétendre qu'elle était d'origine écossaise (Lermont, Learmount ou Learmonths). Il grandit en province, dans un riche domaine, choyé, gâté, mais seul : il devint rêveur. Il perdit sa mère à l'âge de trois ans. Sa grand-mère, née Stolypine, le disputa à son père et se l'appropria. Son enfance se déroula dans le village de Tarkhany (province de Penza).

Lermontov s'installa à Moscou en 1827. Sa grand-mère l'y éleva selon les règles de la grande aristocratie russe. Comme tous

les enfants nobles dans la Russie de cette époque il eut des précepteurs étrangers : le Français Cabet, survivant de la Grande Armée, lui parlait de Napoléon, «l'Homme du destin», l'Anglais Wiston lui parlait de Byron. Il passa par la «Pension Noble» (comme, avant lui, Alexandre Griboïédov) où l'on développa ses dons artistiques : poésie, musique, dessin.

Quand il entra, en 1831, à seize ans, à l'Université de Moscou, il avait tout lu. Il dominait les autres et les tenait à l'écart : il n'eut pas d'amis. Ses études s'y terminèrent abruptement, peut-être en raison du rôle joué dans certains actes d'insubordination vis-à-vis d'un enseignant autoritaire.

En 1832 sa grand-mère s'installa à Pétersbourg. Lermontov la suivit et rejoignit l'école des Cadets, d'où il sortit cornette du régiment des hussards de la Garde.

C'était pendant cette période de sa vie qu'il composa ses premiers poèmes. Le style poétique de Lermontov ne tardait cependant pas à s'affranchir. Ceci se traduisait notamment par un changement de thèmes, comme dans Le voilier (1831), où était évoqué le bonheur atteint dans la

Ключевые слова: Un héros de notre temps, le po te, l'empereur Nicolas Ier, l'éxil au Caucase, tué en duel

lutte. Lermontov entama aussi un roman, Vadim (1832-34), où il prit position pour les paysans opprimés et traita de l'insurrection de Pougatchev. Mais ces années étaient surtout celles des grandes lectures : Pouchkine, maître incontesté des lettres russes, mais aussi Friedrich von Schiller, Byron et Victor Hugo.

Lermontov fut aussi fortement marqué par l'atmosphère étouffante qui régnait en Russie depuis l'insurrection ratée des décembristes : le pays était paralysé politiquement, socialement et moralement; la noblesse était condamnée à une vie frivole et oisive. Les pensées et sentiments de Lermontov étaient un reflet parfait de ceux des étudiants de son temps : indignation contre le servage, haine du despotisme et aspiration passionnée à la liberté.

Jeune officier des hussards installé à Tsarskoïé Sélo, Lermontov menait une vie mondaine grâce à l'argent que lui versait sa grand-mère. Elle lui inspira un drame en vers, Le bal masqué (1835-1836), puis un roman, qui resta inachevé, La Princesse Litovskaïa (dans lequel apparut déjà Pietchorine, le héros de son chef-d'œuvre en prose, Un héros de notre temps).

Un tournant intervint dans la vie de Lermontov lorsqu'il exprima, en 1837, son désarroi à l'annonce de la mort tragique de Pouchkine, dans un poème passionné adressé au tsar Nicolas Ier. La Mort de Pouchkine dénonçait les courtisans qui avaient, selon Lermontov, provoqué le duel au cours duquel Pouchkine avait perdu la vie. Ces vers proclamaient aussi que si la Russie ne punissaient pas les coupables, un second poète ne lui serait pas donné... La Mort du poète vallait à Lermontov une célébrité immédiate, ainsi que la sympathie des nombreux amis de Pouchkine, comme le poète Vassili Joukovski ou Alexandra Smirnov.

L'empereur Nicolas Ier se rangea à son avis, se disposa même à déclarer le poète fou et ordonna de transférer Lermontov en service actif dans le Caucase, où, depuis vingt ans déjà, faisait rage une guerre sanglante et meurtrière contre les peuplades montagnardes.

La possibilité de voir, d'entendre et de parler avec les décembristes - pour lesquels Nicolas Ier avait remplacé le bagne, à titre

de grâce, par le service militaire dans une armée en campagne au Caucase - fut pour le poète un véritable cadeau du destin. Sa rencontre et sa relation avec les décem-bristes permirent à Lermontov d'évaluer sa propre génération et de la comparer à celle des décembristes. Au Caucase, il rencontra des hommes prêts à se sacrifier au nom du bien de la nation, qui ne se laissaient pas guider par l'égoïsme d'un individu, mais par la notion du devoir moral.

Lermontov avait déjà passé quelque temps pendant son enfance dans cette région, dont le décor montagneux et les habitants l'enchantaient. Son chef-d'œuvre poétique, Le Démon (1841), prit forme durant cet exil. Il écrivit aussi Le Chant du tsar Ivan Vassilievitch et du hardi marchand Kalachnikov (1837), ainsi que le Boïar Orcha (1836), inspirés de contes traditionnels russes.

Grâce à l'intervention de sa grand-mère, Lermontov obtint de revenir à Saint-Pétersbourg après six mois d'exil. En 1838 et 1839, il y savoura sa gloire littéraire. Finalement, après un duel contre Ernest de Barante, fils de l'ambassadeur de France, il fut renvoyé dans le Caucase où il combattait avec bravoure.

Lermontov avait achevé entretemps Un héros de notre temps. Le roman, publié au printemps 1840, connut un succès immédiat. L'écrivain y dépeignit la tragédie de la jeunesse de son époque ; libérale et instruite ; insatisfaite de la stagnation de la société ; consciente de l'impossibilité de toute révolte ; et considérant, dès lors, la vie comme futile. Cet ouvrage romantique, le premier roman psychologique russe, val-lait à Lermontov d'être considéré en Russie comme un des fondateurs du réalisme (avec Nicolas Gogol, dont Les Âmes mortes furent publiées en 1842).

En 1841, Lermontov obtint encore une permission de deux mois à Pétersbourg, avant de repartir pour le Caucase, où il trouva bientôt la mort, lors d'un duel.

C'est Un héros de notre temps qui aurait été à l'origine du combat fatal qui opposa Mikhaïl Lermontov à Nicolaï Martynov en juillet 1841, dans les environs de la ville d'eau de Piatigorsk, dans le Caucase. Les duellistes se placèrent au bord d'un précipice, afin que la moindre blessure entraînât

une chute mortelle, ainsi que dans le combat singulier décrit dans Un héros de notre temps. Comme dans le cas de Pouchkine, les circonstances de la mort de Lermontov ne sont pas claires, ce qui a donné naissance à diverses théories, notamment celle de l'assassinat. Lermontov est enterré dans le village de Tarkhany, où il avait passé son enfance.

Un musée lui est consacré dans l'ancien manoir familial.

On peut visiter sa maison, située 2, rue Malaïa Moltchanovka, dans le quartier de l'Arbat, à Moscou, la maisonnette de Piatigorsk où Lermontov a passé les deux derniers mois de sa vie, sa tombe à Tarkhany. 1700 rues portent le nom de Lermontov en Russie1.

Vocabulaire

dévoiler le mieux être muté

régiment (m) de ligne

éxil (m) au Caucase noble

des précepteurs étrangers tenir à l'écart cornette (m) du régiment des hussards de la Garde entamer

prendre position pour les paysans opprimés traiter de l'insurrection (f) indignation (f) contre le servage

haine (f) du despotisme

раскрывать лучше

всего

быть

переведенным по службе

полк передовой линии

ссылка на Кавказ

благородный

иностранные

преподаватели

остерегаться

корнет

гвардейского

гусарского полка

начинать,

приступать к

встать на защиту

угнетенных

крестьян

рассуждать о

восстании

возмущение

против

крепостного права ненависть к деспотизму

aspiration passionnée à la liberté mener une vie mondaine

exprimer son désarroi

dénoncer les courtisans (m pl) faire rage (une guerre sanglante et meurtrière) remplacer le bagne savourer sa gloire littéraire

ambassadeur combattre avec bravoure

au bord d'un precipice

assassinat (m)

страстная тоска по

свободе

вести светскую

жизнь

выразить свою

тревогу

обвинить

придворных

бушевать

(кровавая и

жестокая война)

заменить каторгу

наслаждаться

своей

литературной известностью посол

храбро сражаться на краю пропасти убийство

Sources

1. Марченко, А.М. Лермонтов [Текст] / А.М. Марченко. - М. : Аст: Астрель, 2010. - 601 с.

2. Troyat, Henry. L'étrange destin de Lermontov [Electronic resource]/ Henry Troyat. - Режим доступа: http://www. artrusse. - Дата обращения: 15.01.14.

3. M. Lermontov [Electronic resource] / Режим доступа: http://www.artrusse / Littérature russe. - Дата обращения: 10.01.14.

4. Lermontov [Electronic resource] / Режим доступа: http://fr.wikipedia.org/ wiki/Mikha%C3%AFl_Lermontov. - Дата обращения: 10.01.14.

С.А. Погодаева

Сведения об авторе: Погодаева Светлана Александровна, канд. филол. наук, доцент кафедры французской филологии Кубанского государственного университета, г. Краснодар. E-mail: sapogodaeva@mail.ru

1 Упражнения по данной теме см. Приложение «Методическая мозаика» стр. 12 (Прим. ред.)

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