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FRANCE - RUSSIE : 2009-2010, LES ANNEES CROISEES

SERGE LIFAR

(1905- 1986)

L'âme de la danse l'habite. ... C'est pourquoi il [Serge Lifar] conçoit son art comme le poète fait le sien ; il peut comme il l'a magnifiquement démontré dans sa composition d'Icare construire tout un ballet à partir du seul rythme, en faire je ne sais quel poème abstrait auquel son corps donne un corps, sans que la musique y soit nécessaire et maîtresse.

Paul Valéry

Né en 1905 dans une famille aisée à Kiev, Serge Lifar se décrit dans son autobiographie Du temps que j'avais faim comme un enfant choyé et un écolier turbulent, fantaisiste, s'intéressant surtout à ce qu'on ne lui demandait pas de savoir et notamment à la musique.

Fils d'un fonctionnaire russe, il entreprend des études au sein d'une école militaire. C'est à Kiev qu'il connaît les affres de la guerre et de la révolution bolchevique.

Il étudie la musique au conservatoire de Kiev lorsqu'il « fait un tour » par désœuvrement dans le studio que dirige Bronislava Nijinska, sœur du danseur Vaslav Nijinski. Il commence à prendre les cours (1921) avec Nijinska, qui, bientôt, abandonne son école pour rejoindre les Ballets russes à Paris. Lifar travaille pratiquement seul jusqu'à la fin de l'année 1922. Pour compléter la troupe des Ballets russes, Nijinska fait appel à ses anciens élèves.

C'est par hasard que Lifar peut profiter de cette occasion : l'un des jeunes gens désignés étant resté introuvable, il obtient de le remplacer et réussit à gagner Varsovie après des incidents de route et de frontière qui manquent de lui coûter la vie. Il débarque à Paris le 13 janvier 1923. Il reconnaît qu'il

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ne savait à peu près rien faire au moment de son arrivée, à l'âge de 18 ans. Mais son ardeur au travail et la rapidité de ses progrès attirent l'attention de Diaghilev.

Engagé dans cette troupe prestigieuse qui révolutionne l'art chorégraphique et créant des spectacles audacieux au cours de tournées dans toutes les capitales européennes, Serge Lifar y poursuit sa formation avec deux grands pédagogues, Enrico Cecchetti et Nicolas Legat.

Sa beauté plastique, son ardeur au travail et la flamme de son jeu, plus que sa technique, l'élève rapidement au rang d'étoile.

Serge Lifar devient le soliste des Ballets Russes et le favori de Diaghilev. De 1925 à 1929, il participe à presque toutes les créations des Ballets russes («Zéphire et Flore», «La chatte», «Apollon Musagète», «le Fils prodigue» - les trois derniers sont des chefs-d'œuvre de Georges Balanchine). Dès lors, il a pour partenaires les meilleures danseuses de la troupe : Alice Nikitina, Vera Nemtchinova, Olga Spessivtseva, Tamara Karsavina.

Serge Lifar et Tamara Karsavina dans « Roméo et Juliette» (1926)

Toujours en quête de nouveauté, son mentor le pousse à s'essayer à la chorégraphie. Lifar signe ainsi la nouvelle version du «Renard» de Stravinsky, en 1929. Mais le 19 août de la même année le grand impresario meurt à Venise. Serge Lifar est à son chevet avec Boris Kochno.

L'année n'est pas terminée que Serge Lifar figure à l'affiche de l'Opéra en qualité de chorégraphe. Georges Balanchine, engagé par M. Jacques Rouché, tombe malade et ne peut assumer la réalisation d'un ballet

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qui doit être créé pour le centenaire de la mort de Beethoven : Lifar compose une chorégraphie nouvelle pour «les Créatures de Prométhée» (1929), dont la première version de 1801 était signée Salvatore Vigano.

1929 est aussi l'année de la dissolution des «Ballets Russes», voulue par ses héritiers, Serge Lifar et Boris Kochno.

À partir de 1930, Serge Lifar connaît un immense succès, essentiellement dans ses propres créations de ballets, avec notamment «Le Spectre de la rose» (1931) et «L'Après-midi d'un faune» (1935).

Appelé par Jacques Rouché, directeur à l'Opéra de Paris, Serge Lifar va faire pendant 25 ans au Palais Garnier une longue et

brillante carrière de danseur, de professeur, de maître de ballet et de chorégraphe.

Animé de grandes ambitions pour la danse et pour le ballet, il redonne vie à l'Opéra de Paris, demandant un travail énorme aux danseurs qui coopèrent efficacement. Avant lui, le ballet ne jouait qu'un rôle accessoire dans le spectacle d'opéra . Serge Lifar innove en instituant des soirées hebdomadaires de ballet et impose l'obscurité dans la salle pendant les représentations. Il compose de nombreux ballets, multipliant ainsi les créations, autour desquelles est faite une importante publicité. L'Opéra de Paris renaît et l'on peut bientôt dire que sa troupe est une des meilleures du monde : de 1930 à 1945, puis de 1947 à 1958, Serge Lifar se consacre entièrement à cette grande œuvre. Sa

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venue à l'Opéra de Paris amène une véritable révolution. Cependant, si cette institution sommeille, ses danseurs reçoivent un enseignement traditionnel très solide ; bien formés, ils n'attendent qu'un révélateur de leur talent. Si Serge Lifar revalorise les rôles masculins - il s'en attribue un grand nombre, mais il en compose également pour Alexandre Kalioujny, Youli Algaroff, Michel Renault, Peter Van Dijk -, il préside pour une part aux destinées de nombreuses danseuses étoiles (Suzanne Lorcia, Marie-Louise Didion, Lycette Darsonval). Yvette Chauviré, Janine Charrat, Roland Petit ont incontestablement subi son influence. Ayant ainsi remodelé le Ballet de l'Opéra, il l'entraîne dans de nombreuses tournées à l'étranger: au Canada, aux États-Unis, au Brésil, en Argentine, au Japon, en U.R.S.S...

Après la Libération, temporairement persona non grata au Palais Garnier (il est « interdit » de scène pendant une année par le Comité national d'épuration en raison de son activité ininterrompue pendant l'Occupation), Serge Lifar fonde en 1945 le Nouveau ballet de Monte-Carlo, dont il remettra les destinées au marquis de Cuevas deux ans plus tard, lorsqu'il regagnera l'Opéra. Pour ses chorégraphies, Serge Lifar développe un style dit « néo-classique », complétant le vocabulaire de la danse académique par les sixième et septième positions, qui permettent à la danseuse de plier sur pointes sans ouvrir les genoux, prolongeant le mouvement et le décalant en déplaçant l'axe vertical du corps. Il passe commande à des compositeurs et à des peintres avec lesquels il collabore toujours heureusement, perpétuant ainsi les leçons apprises aux côtés de Diaghilev pendant ses années aux Ballets Russes. Alors que le chorégraphe n'est pas encore considéré par le législateur comme un auteur à part entière, Lifar invente, en 1937, le terme quelque peu barbare « cho-réauteur » pour souligner le rôle créateur du chorégraphe et crée une jurisprudence.

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Pratiquement tous ses ballets (une centaine) sont basés sur un livret, bien souvent en relation avec la recherche de l'absolu et l'accomplissement du destin. Peu d'entre eux sont restés au répertoire : «Icare» (1935), sorte de manifeste sur la primauté du mouvement sur le rythme, pour lequel Picasso brosse un rideau de scène, «Suite en blanc» (1943), une de ses seules œuvres sans livret, «Phèdre» (1950) pour lequel il collabore avec Jean Cocteau pour le livret, les décors et les costumes, sur une musique de Georges Auric, «Les Mirages» (1944), sur une musique de Henri Sauguet, dans des décors et des costumes de Cassandre, «Istar » (1941), sur une musique de Vincent d'Indy, dans des décors et des costumes de Léon Bakst. Il poursuit son activité chorégraphique à travers le monde jusqu'en 1969, puis fonde et anime avec passion l'Institut chorégraphique de l'Opéra et l'Université de la danse.

Il fait ses adieux à la scène en 1956 dans le rôle d'Albert dans «Giselle». Il aura obtenu de la direction de l'Opéra de Paris quelques réformes importantes, dont la création d'une classe d'adage et l'instauration d'une soirée hebdomadaire réservée exclusivement à la danse.

Le ballet en France a considérablement bénéficié du succès de Serge Lifar, il a maintenu le prestige de la danse masculine et tiré l'Opéra de sa léthargie, plusieurs grandes ballerines françaises - Solange Schwarz,

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Lycette Darsonval, Yvette Chauviré, Nina Vyroubova - lui doivent énormément. Capable de la plus grande générosité quand ses lauriers ne sont pas en jeu, il n'a pas fait fortune et a continué à vivre en bohème, insoucieux de sa tenue vestimentaire, prenant le métro en deuxième classe et déjeunant d'un sandwich au comptoir.

Serge Lifar s'est attaché à faire connaître la danse par tous les moyens, donnant des cours et des conférences, notamment aux Jeunesses musicales, à la Sorbonne, et dans le cadre de l'Université de la danse qu'il a fondée en 1958. Il a publié de nombreux ouvrages théoriques sur le ballet et sur l'histoire de la danse.

Serge Lifar passe les dernières années de sa vie à Lausanne, où il meurt le 15 décembre 1986, à l'âge de 81 ans, léguant à cette ville un très important fonds d'archives et de documents professionnels. Il repose au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.

Jeanne Aroutiounova,

Présidente de l'AEFR, Moscou

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